Les récentes déclarations de l’ancien journaliste de Radio Zénith, Franck Léna, qui avoue avoir eu l’habitude de mentir en couvrant les manifestations de l’opposition contre le pouvoir de Jovenel Moïse, font penser une énième fois aux différents maux de la presse haïtienne qu’il faut guérir en toute urgence.
Cette sortie publique de l’ancien chroniqueur sportif de RTZ ne fait que confirmer l’idée que la presse haïtienne est envahie par des militants qui s’improvisent journalistes sans même avoir acquis le B-A-BA du métier. Ils profitent de l’opportunité qui leur est offerte pour exécuter des plans personnels.
Loin de vouloir défier l’ancien président ou l’envelopper du manteau de l’innocence ! D’ailleurs, on lui avait reproché pas mal de fautes graves, sur lesquelles les instances judiciaires devraient se prononcer. Mais, utiliser l’occasion offerte par ce si noble métier pour manipuler et orienter l’opinion publique dans le sens de l’intérêt d’un petit groupe est un acte malhonnête.
Qui pourra oublier l’implication de cette station dans les mobilisations contre le pouvoir ? Qui ne se rappelle pas cet espace très prisé à l’époque offert aux soi-disant opposants pour exécuter leur propre agenda personnel, tout en mettant en avant les conditions socio-économiques très difficiles dans lesquelles vit la majorité de la population ?
Au nom de la liberté de la presse et d’expression, ils mentent comme ils mangent. Au nom du droit de ne pas être forcés de révéler leurs sources, ils créent de fausses informations dans le seul but de plaire à un groupe, tout en faisant fi du principe de l’équilibre et de l’impartialité.
Franck Léna a eu le courage de le dire, mais les autres se taisent. Peut-être qu’ils continuent à le faire ! Nous vivons malheureusement dans une société où les normes sont piétinées à longueur de journée, où les sanctions sont assimilées à de la persécution.