Sanctions internationales : « Nous n’emboitons le pas à personne », réagit l’ambassadeur français en Haïti

Sanctions internationales : « Nous n’emboitons le pas à personne », réagit l’ambassadeur français en Haïti

L’ambassadeur français en Haïti, Fabrice Mauriès, s’est positionné sur les sanctions américaines et canadiennes infligées à des membres des élites politique et économique d’Haïti.

Le diplomate, qui dit soutenir de manière incontestable la lutte contre l’impunité en Haïti, s’est montré plus du côté de la résolution de l’ONU qui a mis en place un régime de sanctions visant des personnes qui alimentent la violence armée en Haïti.

« Nous avons très favorablement accueilli la résolution de l’ONU qui a mis en place un régime de sanctions et nous avons hâte que cette résolution puisse être mise en œuvre », a déclaré l’ambassadeur français en Haïti, dans une entrevue accordée cette semaine à Radio France Internationale (RFI). Selon lui, la France attend ce que donnera la liste que des experts de l’ONU préparent sur la base d’une évaluation.

Le Canada a déjà imposé des sanctions à 17 personnalités dont deux anciens présidents, deux anciens premiers ministres et des anciens parlementaires. « Nous n’emboitons le pas à personnes. Nous avons nos propres analyses, nos propres bases de renseignements », a réagi le diplomate. « Il faut demander aux Canadiens les raisons pour lesquelles ils ont ciblé telle ou telle personne », a-t-il poursuivi, affirmant avoir observé que les Canadiens n’ont pas été suivis par les États-Unis ou d’autres pays sur un certain nombre de personnes sanctionnées.

Aux dires de l’ambassadeur Mauriès, la France accorde la priorité à deux étapes fondamentales. D’abord, il faut que la résolution marche. « Plus elle marchera, plus la légitimité de cet effort de sanctions sera partagée et acceptée par tous », pense le diplomate, car « si les sanctions restent canadiennes, elles échoueront ».

Dans un second temps, l’ambassadeur Mauriès croit que le système judiciaire haïtien doit s’assurer des suivis concernant les sanctions. « Elles ne doivent pas être le résultat d’une action étrangère à Haïti. Il faut que le système judiciaire haïtien se remette en marche », souhaite Fabrice Mauriès.