Dans une nouvelle étude publiée ce vendredi 3 mars, l’Office du crime des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) révèle que des armes à feu et des munitions de plus en plus sophistiquées et de gros calibre sont arrivés en Haïti.
Haïti, frappée par une crise multidimensionnelle, fait face actuellement à une situation d’insécurité exceptionnelle qui atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies. Le trafic d’armes à feu vers Haïti connait une hausse démesurée, selon un rapport de l’ONU.
Selon l’étude de l’ONUDC, Haïti reste un pays de transbordement pour les drogues, principalement la cocaïne et le cannabis qui entrent par bateau ou par avion dans les ports publics, privés et informels ainsi que par les nombreuses pistes clandestines.
« En fournissant une évaluation rapide du trafic illicite d’armes à feu et de drogue, cette étude de l’ONUDC cherche à faire la lumière sur les flux de trafic qui bénéficient aux gangs en Haïti et alimentent davantage de violence dans une situation volatile et désespérée, afin d’aider à éclairer les réponses et le soutien au peuple haïtien », a déclaré Angela Me, cheffe du Service de la recherche et de l’analyse des tendances de l’ONUDC.
L’ONUDC déplore que la longue frontière terrestre et maritime d’Haïti mette gravement à l’épreuve les capacités de la police nationale, des douanes, des patrouilles frontalières et des garde-côtes qui manquent de ressources et de personnel, et sont eux-mêmes la cible de gangs.
« Haïti ne compte que 181 garde-côtes, et un seul navire en état de fonctionner », note l’ONUDC, indiquant que le manque d’effectifs de police est aggravé par leur mauvaise répartition géographique.
« La plupart des agents sont concentrés dans la capitale, Port-au-Prince, parce qu’ils exercent d’autres emplois, souvent dans la sécurité privée. Les postes-frontières ou les lieux connus comme des lieux de passage habituels des divers trafics sont particulièrement dégarnis. La corruption, l’intimidation permanente illustrée par le saccage de nombreux postes de douane, les départs en chaine de dirigeants contribuent à affaiblir les forces de l’ordre haïtiennes », a conclu l’étude.
1 comment