Les prix des denrées de base atteignent des niveaux alarmants. Selon la Coordination pour la Sécurité Alimentaire (CNSA), le coût moyen du panier alimentaire a augmenté de manière significative, enregistrant une hausse de 2% par rapport au mois de mars et de 74% par rapport à avril 2022.
Cette situation critique découle de plusieurs facteurs, dont la dépréciation continue de la monnaie locale face au dollar, une insécurité grandissante entravant l’approvisionnement des marchés, la rareté des produits de base, la flambée des prix du carburant et les résultats décevants de la campagne agricole d’hiver, précise la CNSA.
Les marchés les plus touchés par cette flambée des prix sont Port-au-Prince, Jacmel, Port-de-Paix, Ouanaminthe et Cap-Haïtien. Les prix de tous les produits composant le panier alimentaire, tels que la farine de blé, le maïs local et importé, le riz local et l’huile végétale, ont connu une augmentation.
Les marchés de Port-au-Prince, des Gonaïves, de Hinche et de Jacmel ont été les plus durement impactés, enregistrant des hausses mensuelles de 6%, 4%, 4% et 4% respectivement. Sur une base annuelle, tous les marchés ont vu les prix augmenter, poursuit la Coordination.
Elle ajoute que la situation de sécurité alimentaire est inquiétante, avec près de 4,9 millions de personnes, soit environ 49% de la population, ayant un besoin urgent d’aide alimentaire. Environ 18% de la population (1 807 955 personnes) sont classées en phase d’urgence (phase 4 de l’IPC), tandis que 31% (3 082 278 personnes) se trouvent en phase de crise (phase 3 de l’IPC).
Les populations les plus touchées par cette augmentation des prix sont les plus démunies et à faible revenu, qui consacrent une part importante de leur budget à l’achat de produits de première nécessité, alerte la CNSA.