Au cours des trois dernières décennies, Haïti a été touchée par quatre interventions militaires. L’une a été entreprise par les États-Unis, sollicités par Jean Bertrand Aristide en 1994, et trois autres par les Nations Unies, suite aux demandes d’Aristide. La dernière a été approuvée par le gouvernement de transition d’Alexandre-Latortue après la démission d’Aristide en février 2004.
Cependant, les actions menées par la Mission des Nations Unies en Haïti ont eu des conséquences néfastes. En effet, le président constitutionnel d’Haïti, Jovenel Moïse, avait expulsé les soldats de la MINUSTAH en octobre 2017 en raison des dommages causés par leur mission. Il a ensuite entrepris de renforcer la sécurité intérieure et le contrôle du territoire national en développant les Forces Armées d’Haïti conformément à la constitution. Ses efforts pour renforcer les institutions de sécurité nationale ont été entravés par des sabotages internes et externes. Des réformes dans les domaines tels que l’achat et la vente de produits pétroliers, l’électricité, la construction de routes, l’agriculture, le système bancaire, les contrats léonins, etc., ont mis fin à des pratiques corrompues et ont empêché des pertes de près de 4,5 milliards de dollars américains. Les oligarques ont financé plusieurs tentatives de coups d’État qui n’ont pas été mentionnées dans les rapports de la mission politique des Nations Unies, BINUH.
• https://twitter.com/osnel_thelusma/status/1095191826598948864
• https://twitter.com/Stanleylucas01/status/1093359004913410048
• https://twitter.com/Stanleylucas01/status/1023033076706955269
• https://twitter.com/Stanleylucas01/status/1188830673529987073
Le Président Jovenel Moïse sera assassiné le 7 Juillet 2021 par les oligarques haïtiens alliés à quelques politiciens et quelques élites globalistes corrompues qui profitaient de cette corruption. Il semblerait aussi que certains éléments internationaux ont depuis 2003 un plan élaboré au Québec, Canada, pour déstabiliser Haïti, suspendre sa souveraineté et son indépendance, voir:
• https://youtu.be/pPQEhyl0xVk
Un an après son assassinat, depuis Juillet 2022 le Secrétaire Général des Nations Unies (ONU) soutenu par les États Unis, le Canada sont à la recherche d’une nouvelle intervention militaire étrangère refusée par les haïtiens. Ce refus du peuple haïtien s’explique de deux manières, la dernière mission de l’ONU a été une catastrophe pour Haïti et le refus de la communauté internationale pendant les vingt-cinq derniers mois de livrer des armes et des équipements à la police et l’armée d’Haiti capables de détruire les gangs est choquant pour plus d’un.
La dernière mission de l’ONU en Haïti (MINUSTAH) de 2004 à 2017 est responsable des crimes suivants:
Propagation de l’épidémie de choléra qui a tué onze mille haïtiens. Jusqu’à présent le choléra des Nations Unies continue de tuer des Haïtien. Treize ans après aucune réparation n’a été payé aux familles des victimes. C’est du racisme systémique pur et dur;
Les soldat des Nations Unies durant leur séjour de treize ans an Haïti ont commis des crimes sexuels sur des femmes, des hommes et des enfants. Aucun soldat n’a été jugé et aucune victime n’a reçu des réparations. Encore, une autre expression de ce racisme systémique;
Les soldats des Nations Unies vendaient des armes et des balles aux gangs de cité Soleil;
La mission des Nations Unies a fait une tentative de coup d’état contre le Président René Preval, voir
https://www.tiktok.com/t/ZT8L6pwbp/
Le choléra des Nations Unies continue de tuer en Haïti. Le week-end dernier seulement le choléra a tué dix personnes dans la section communale la réserve dans le Nord-ouest.
Malgré le refus du peuple haïtien depuis Juillet 2022, les États Unis et le Canada ont forcé le dossier de l’intervention étrangère en Haïti en utilisant le Premier Ministre Ariel Henry impliqué dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse et dans les gangs pour présenter des requêtes d’interventions non légitimes et bourrés de mensonges.
Ils ont aussi utilisé les leaders noirs de la Jamaïque et des Bahamas pour faire avancer la Caricom dans la même direction. Ces deux pays de la Caricom ont aussi, durant vingt-cinq mois, refusé de donner les armes et équipements nécessaires à la police et l’armée d’Haiti capables d’éliminer les gangs. Il fallait à tout prix forcer l’intervention étrangère en Haïti.
Finalement suite à la réunion du Conseil de Sécurité le 14 Juillet 2023 et la chorégraphie de la visite du Secrétaire Général Gutteres en Haïti fait pour consommation internationale, le dernier push pour envoyer une force non onusienne en Haïti avait pris corps. Après la visite un non paper sera distribué à des médias de choix pour promouvoir cette force de 3,500 hommes. Le tour est presque joué. Il va falloir attendre la réunion du 15 Août 2023 étrangère pour finaliser cette nouvelle aventure en Haïti. Entre temps certains fonctionnaires étrangers qui ont contribué aux catastrophes précèdent écrivent des éditoriaux sur des journaux de la Floride et de New York pour appuyer l’intervention en Haïti.
Nombreux sont les haïtiens qui sont encore plus inquiets par le statut de cette force non onusienne pour Haïti. Si comme la MINUSTAH cette mission cause une épidémie, fait des crimes sexuels et cause d’autres dégâts en Haïti, qui va payer? Les États Unis? Le Canada? La république Dominicaine qui a aussi fait du lobby pour la violation de la souveraineté et de l’indépendance d’Haiti paiera-t-elle?
Ce qui préoccupe plus les haïtiens, vu que l’article 25 ne prévoit pas d’appel et de mécanisme pour permettre aux peuples qui n’ont pas de gouvernement légitime, opposés aux décisions du Conseil de Sécurité, d’exprimer leur désaccord, c’est le contenu de l’Accord entre l’état haïtien et les Nations Unies sur le statut de cette force qui sera le focus pour les prochains quinze jours en attendant le rapport du Secrétaire Général Gutteres sur la question.
Entre temps l’anciene Ambassadrice des États Unis en Haïti Michèle Sison qui a laissé Haïti le 9 Octobre 2021, trois mois après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, aujourd’hui Sous Secrétaire d’Etat responsable des organisations internationales au département d’état s’est rendu au Kenya le 11 Juillet, avant la diplomatie haïtienne, pour rencontrer les autorités. Elle aurait discuté de l’envoi des forces sécuritaires du Kenya en Haïti. Suite à cette visite le 29 Juillet 2023, sans invitation ou communiqué du gouvernement haïtien, pays accueil, le ministère des affaires étrangères et de la diaspora du Kenya annoncait sa volonté d’envoyer une mission comprenant mille policiers en Haïti. C’est du jamais vu. Aucun respect pour la dignité, le respect de la souveraineté et ce qu’Haiti a représenté pour la quête de l’indépendance de l’Afrique. Ceci n’a rien avoir avec le panafricanisme tant prôné.
https://www.state.gov/assistant-secretary-of-state-for-international-organization-affairs-sisons-travel-to-kenya-tanzania-nigeria-south-africa-egypt-tunisia-and-turkiye/
Ce qui est grave dans cette affaire c’est que les États Unis et le Canada ont été cherché le Kenya pour aider le rétablissement de la sécurité en Haïti alors qu’ils sortent des communiqués pour demander à leurs concitoyens de faire preuve de prudence dans ce pays à cause des kidnapings et l’insécurité, voir:
Insécurité au Kenya: le Canada et les USA invitent leurs citoyens à la prudence
Cette mission non onusienne coûtera plus de quatre-cents millions dollars américains par année. Il faut se demander avec une telle somme pourquoi ne pas renforcer substantiellement les capacités de la police et de l’armée d’Haiti qui coûteraient la moitié? Rappelons que l’aide annuelle des États Unis à Haïti est approximativement cent millions de dollars américains. Près de 80% de cette aide va à des ONG et compagnies américaines.
Pour protéger Haïti des expériences négatives vécues avec les Nations Unies, quels devraient être les points à insérer dans le contenu de l’Accord entre l’état haïtien et les Nations Unies sur le statut de cette force non onusienne?
Pour garantir la reddition des comptes et éviter une reproduction de la propagation de l’épidémie du choléra en Haïti par les soldats des Nations Unies en Octobre 2010, l’Accord devra prévoir dans ce cas des clauses spéciales. Par exemple ces clauses obligeraient, les policiers et le personnel du Kenya de subir des tests pour l’Ebola et la fièvre jaune vu que ce pays a été l’objet de ces épidémies. Ces clauses devraient aussi spécifier, si les soldats de cette mission créent une épidémie en Haïti, les États Unis et le Canada paieront deux types d’argent. La première à l’état haïtien ( le ministère de la santé publique) pour nettoyer le pays de l’épidémie. La seconde cinq millions dollars seront versés à chaque famille muni d’un certificat de décès prouvant que son proche a été tué dans une épidémie causée par cette force non onusienne;
• Une autre clause couvrirait les crimes sexuels. Vu que les soldats des Nations Unies entre 2004 et 2017 ont commis des crimes sexuels en Haïti. Ils sont partis sans être jugés et les victimes n’ont pas reçu de réparation. Cette fois ça doit changer. Les clauses de l’Accord peuvent inclure deux choses spécifiques. Si les soldats ou policiers de la mission non onusienne commettent des crimes sexuels en Haïti, ils seront jugés par la justice haïtienne et purgeront leur peine sur place. Chaque victime sexuel recevra quatre millions de dollars américains de dédommagement qui sera payé par les États Unis et le Canada qui assumeront la facture.
• Une autre clause pourrait spécifier que la mission non onusienne ne peut pas être impliquée dans aucune tentative de coup d’état comme la MINUSTAH qui avait essayé de renverser le Président constitutionnel Preval pour l’envoyer en exil. Quand on sait que les Bahamas et Trinadad voudraient tentés un coup d’état pour leur candidat préféré en Haïti il y a des préoccupations sérieuses. Quand on sait que le Président Libanais-Dominicain Luis Abinader est lié aux Libanais-Haïtiens Reginald Boulos, Dimitri Vorbe impliqués dans les gangs et l’assassinat du Président Jovenel Moïse, il y a des inquiétudes sérieuses sur la neutralité de la mission non onusienne;
Le fait que vingt-cinq mois après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, Le Secrétaire Général Gutteres n’as toujours pas nommé le Tribunal Pénal International pour enquêter sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse comme ce fut le cas après l’assassinat du Premier Ministre du Liban, Rafiq Hariri pousse les haïtiens à se demander si le racisme systémique est bien vivant aux Nations Unies.
Le peuple haïtien, seul comme hier, continuera à se battre pour la justice face à cette danse d’hypocrites à la recherche de mécanismes pour piller le sous-sol haïtien.
Le plaidoyer pour le tribunal pénal International, l’assistance technique, des armes et des équipements pour l’armée et la police haïtienne capables de détruire les gangs va continuer. La justice triomphera. L’avancement d’Haiti passe aussi par le choix d’un nouveau premier ministre de consensus et d’un nouveau gouvernement non impliqué dans les gangs et l’assassinat du président de la république. Cette nouvelle équipe devra être capable de rétablir la sécurité et d’organiser les élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. C’est ce que stipule l’article 149 de la constitution pour la transition.
Par Ambassadeur Stanley Lucas
Ambassadeur Stanley Lucas est un spécialiste en développement politique. Il a travaillé en Amérique Latine, en Aftique, en Afghanistan et au Moyen Orient. Il était le Conseiller Special du Président Jovenel Moïse.