Depuis quleques temps, le Nicaragua est devenu la nouvelle option prioritaire des Haïtiens qui veulent, à tout prix, rejoindre l’Eldorado de l’Amérique du Nord. Des jeunes quittent Haïti par milliers à destination des Etats-Unis en transitant par le Nicaragua, le Guatemala et le Mexique où ils séjournent pendant quelques semaines en attendant qu’une autorisation leur soit délivrée par le PDP International, une organisation qui leur facilite l’entrée aux Etats-Unis.
Il est 10 heures passées de 15 bonnes minutes, nous sommes à l’aéroport international Toussaint Louverture. Tout juste en face de l’entrée principale, à quelques mètres du commissariat de l’aéroport, des centaines de personnes assises et/ou debout sous les arbres, pour se mettre à l’abri du soleil. Ces gens, pour la plupart des jeunes, attendent que leurs passeports, munis d’un billet d’avion, leur soient délivrés par des représentants d’agence de voyage, tandis que d’autres font la queue en attendant leur certificat de test de Covid-19 et de la fièvre jaune.
« Vu la situation d’insécurité, le chômage, je n’ai pas d’autre choix. Je suis obligé de partir », a déclaré ce jeune qui frisant la vingtaine. Ces mêmes raisons poussent d’autres jeunes à fuir leur terre natale.
« Notre avenir est incertain, l’Etat est quasi absent. Les dirigeants ne font montre d’aucune volonté à résoudre la situation », a souligné ce jeune qui dit souhaiter qu’un jour Haïti puisse redevenir ce qu’elle était jadis.
« Je quitte mon pays avec un sentiment de contentement car depuis quelques années, les bandits, avec la complicité de certains politiciens et une frange du secteur des affaires, ont fait d’Haïti un véritable enfer. Tous ceux qui restent encore sont des Héros », a martelé ce jeune homme qui, vraisemblablement, ne regrette pas son départ.
Vêtu d’un T-shit bleu et d’un short rouge, ce disque joker (Dj) qui porte un foulard fasconné à l’image du bicolore sur sa tête, a fondu en larme à la question “A quel sentiment quittez-vous le pays?”. Le trentenaire qui n’a pas pu retenir ces larmes informe qu’il a le minimum pour subsister.
« Mon frère, je fais ce voyage à contre cœur. Mes parents ont tout planifié à mon insu. J’ai de quoi résister à cette misère qui ronge le pays. Je suis ingénieur de son à Yahoo Bay Beach et je suis Dj, j’ai des contrats avec beaucoups de plages du côte des arcadins. Mais mon papa m’a intimé l’ordre de quitter le pays après ce qu’est devenu l’entrée nord de la capitale », a-t-il soutenu.
A quelqes mètres, à l’entrée principale de l’aéroport, se déroule la scène la plus triste de cette journée du dimanche 29 octobre. Une fille, en sanglot, embrasse une dame qui apparemment est sa mère. Elle ne veut pas la quitter. Elle la serre d’une telle force que même un jeune homme qui les accompagnait ne peut les séparer.
« M pa prale kite manmi m », criait la petite. Pour tenter de la consoler, la dame répond: « Je te rejoindrai le mois prochain ma chérie ».
Le chômage, l’insécurité, le grand banditisme, Bref ! Le lot de problème des Haïtiens est immense. Si certains résistent, d’autres, pour la plupart, des jeunes, n’ont pas vraiment le choix que d’abandonner. Parmi les fuyards figurent des professionnels et des universitaires qui pouvaient être utiles au pays.