Ce vendredi 16 février, à l’initiative du PNUD et de l’ambassade de Norvège, des organisations de la société civile se sont réunies pour une matinée de réflexions et de débats en vue de mettre en place une juridiction modèle contre les violences infligées aux femmes et aux filles en Haïti.
La représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Maria Isabel Salvador, a souligné l’ampleur dévastatrice de la violence basée sur le genre (VBG) dans la société haïtienne, touchant toutes les strates, y compris les endroits les plus reculés.
Les statistiques sont alarmantes, une fille sur trois est victime de violences ou d’agressions sexuelles à l’échelle mondiale, selon Mme Salvador. En Haïti, où l’accès aux services essentiels est limité, la nécessité de mettre en place une juridiction modèle devient impérieuse. Les obstacles qui dissuadent les survivantes de porter plainte doivent être abordés de front, notamment la méfiance envers le système judiciaire.
Maître Philippe Lamarche, conseiller technique du programme d’appui à la justice et de lutte contre l’impunité, reconnaît que les femmes haïtiennes, en particulier celles âgées de 15 à 49 ans, sont confrontées à des violences physiques et sexuelles, mais hésitent souvent à dénoncer ces crimes, exacerbant ainsi leur vulnérabilité.
En 2023, une recrudescence des violences envers les femmes et les filles a été constatée en Haïti, avec plusieurs cas de viols perpétrés par des gangs armés. Dans ce contexte, la mise en place d’une juridiction modèle apparaît comme une lueur d’espoir pour inverser cette tendance tragique et offrir aux femmes et aux filles haïtiennes la protection et la justice qu’elles méritent.