Le Conseil présidentiel de Transition (CPT) a été officiellement installé dans ses fonctions ce jeudi, lors d’une cérémonie déroulée en deux parties dans deux lieux différents. Cinq grands chantiers attendent les nouveaux responsables de l’Etat qui conduiront la barque nationale jusqu’au 7 février 2026 au plus tard.
C’est une nouvelle page qui vient de s’ouvrir dans le processus politique en Haïti. En effet, après un peu plus d’un mois de discussions et de tergiversations, le Conseil présidentiel de Transition a finalement pris fonction dans un contexte particulier. Dans un premier temps, la prestation de serment des neuf membres a eu lieu au Palais national, alors que retentissaient des coups de feu dans les parages. Plusieurs sources font état d’affrontements entre des agents de l’ordre et des bandits.
La deuxième partie de la cérémonie s’est déroulée à la Villa d’Accueil, à Musseau, en présence des membres du gouvernement sortant, des hauts gradés de la Police nationale et des forces armées, des représentants des missions diplomatiques, des anciens parlementaires et des membres du pouvoir judiciaire, entre autres. C’est le successeur d’Ariel Henry, Michel Patrick Boisvert, qui a pris la parole au nom du gouvernement démissionnaire.
Le ministre a.i de l’Economie et des Finances a reconnu dans son discours que la situation est grave. De rudes travaux attendent la nouvelle équipe qui doit restaurer l’autorité de l’Etat. « La mise en place du Conseil présidentiel de Transition rentre dans le cadre de cette solution hautement politique convenue et concertée. C’est une solution haïtienne, voulue par des Haïtiens à travers les partis politiques et des organisations de la société civile avec en soutien la communauté internationale », a soutenu M. Boisvert.
Selon le Premier ministre par intérim, les membres du Conseil présidentiel de Transition sont appelés à la tâche « de conduire le pays à la paix, au relèvement économique et social, à l’union sacrée, à la participation de tous et de toutes afin de relever le début du développement et du bien-être du pays ».
Sécurité, réforme constitutionnelle, élections…les grands chantiers du CPT
Le discours officiel du Conseil présidentiel de Transition a été prononcé par la Représentante du Rassemblement pour une Entente Nationale (REN), Régine Abraham, unique femme membre de la structure. Elle y siège à titre d’observateur sans droit de vote, aux côtés du pasteur Frinel Joseph.
L’agronome a d’entrée de jeu peint un tableau sombre de la situation sociopolitique et économique du pays. Une situation chaotique qui décrit la tâche ardue qui attend les neuf membres du CPT. Conscient de l’ampleur des défis, le Conseil présidentiel entend lancer les cinq grands chantiers prioritaires à savoir le rétablissement de la sécurité publique, l’organisation de la conférence nationale et de la réforme constitutionnelle, la réalisation des élections générales démocratiques, crédibles et participatives, la restauration de la justice, de l’état de droit et des droits fondamentaux des citoyennes et citoyens, le redressement institutionnel et économique.
D’un autre côté, la Représentante de REN au CPT a salué les efforts de la Police nationale d’Haïti et la collaboration de la CARICOM et des autres partenaires internationaux. « Nous savons que notre mission n’est pas facile », reconnaît Mme Abraham, qui a appelé à l’union nationale afin de redorer le blason du pays. « C’est le début d’une quête collective visant à remettre notre nation sur la voie constitutionnelle et pour espérer offrir une meilleure vie à toutes les filles et tous les fils d’Haïti ».