L’ancien ministre de la Culture et de la Communication Pradel Henriquez a livré son appréciation de l’œuvre de Marnatha Irène Ternier, la transe des masques, dans laquelle l’auteure met au jour des pratiques condamnables de notre société, notamment la violence faite aux femmes.
Dans un assez long texte, l’ancien ministre et ancien directeur général de la Télévision Nationale d’Haïti a exposé ce qu’il appelle des « pistes pour une analyse approfondie » de l’œuvre de Mme Ternier qui vient d’être publiée et qui sera en vente signature à la prochaine édition de Livres en Folie en août 2024.
Pradel Henriquez déplore que de très nombreux hommes, quel que soit leur rang, leur statut, leur niveau, leur position socio-économique…battent leurs femmes ou exercent sur elles des formes de violences tant diverses que voilées et détournées. « En effet, lorsque la situation sociale, politique et économique est aussi grave, ce sont les femmes et les enfants qui paient le pot cassé », fait-il remarquer.
La réalité montre qu’aucune institution n’est prête à protéger les femmes qui continuent de subir les violences conjugales et autres de la part d’hommes de différentes catégories sociales. « Et, c’est douloureux de l’affirmer ainsi, il n’y a personne dans notre société, pour protéger personne et nulle institution non plus, pour protéger ni les enfants, ni les femmes. »
« C’est ce que nous essayons de comprendre en lisant le nouveau livre de Marnatha Irène Ternier qui n’a pas peur d’aborder tous les sujets tabous, voire dangereux , de notre société actuelle, comme l’homosexualité, la pédophilie, le viol sur mineur, les abus sexuels sur les enfants en domesticité , la corruption parmi les fonctionnaires privés ou publics, les violences faites aux femmes, les pollutions politiques, l’échec de notre civilisation occidentale, l’échec des religions traditionnelles et de la colonisation en général sur différents milieux culturels », a expliqué M. Henriquez, fervent défenseur du livre et de la lecture.
« Dans ce cas de “la transe des masques ” de Marnatha Ternier, l’homme est “né violent” à partir d’un ensemble de circonstances, et que très tôt, cette violence viscérale, rejaillira sur tout ce qui bouge autour de lui, en particulier, sur les femmes, les mères, les conjointes, les amantes etc », analyse Pradel Henriquez. Selon lui, l’auteur invite ses lectrices et lecteurs à voir (ou à vivre ) la violence avec laquelle nous sommes venu (e) au monde, avec laquelle, nous sommes né (e), sur terre, au milieu de tant de masques qui ne peuvent qu’engendrer, reproduire, prospérer et se transmettre aux générations futures.
Pour Henriquez, Marnatha Ternier aborde la violence en général, les violences faites aux femmes en particulier, à partir de la “nature ” même de la naissance de notre être en proie des distorsions multiples. « Est-ce pour cela, dans la transe des masques et pour autant de violences sur les femmes, le port du masque est souvent obligatoire. Tout compte fait, entre nous, il y en a qui ne s’embarrassent d’aucun scrupule et qui en réalité, ne portent aucun masque … », conclut-il.