Olivier Saillard, directeur artistique, invente son propre langage du vêtement et de la mode

Olivier Saillard, directeur artistique, invente son propre langage du vêtement et de la mode

Olivier Saillard, à Paris, en 2018. GRéGOIRE ALEXANDRE Barbancourt le rhum des connaisseurs Historien, auteur, performeur, commissaire d’exposition et directeur artistique, Olivier Saillard s’affranchit des frontières entre les disciplines pour créer son propre langage du vêtement et de la mode. Lorsque nous le retrouvons, début septembre, à la terrasse du café de la Fondation Alaïa,

Olivier Saillard, à Paris, en 2018.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

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Historien, auteur, performeur, commissaire d’exposition et directeur artistique, Olivier Saillard s’affranchit des frontières entre les disciplines pour créer son propre langage du vêtement et de la mode. Lorsque nous le retrouvons, début septembre, à la terrasse du café de la Fondation Alaïa, dans le Marais, il revient tout juste de Taipei (Taïwan), où il a présenté cet été, aux côtés de l’actrice Tilda Swinton, leur dernière performance, intitulée Embodying Pasolini, jouée à Paris, en 2022, lors du Festival d’automne. Olivier Saillard a l’habitude de mettre en scène des spectacles singuliers où des actrices et des mannequins enfilent des habits en silence ou les portent dans leur bras, pour les plus fragiles d’entre eux.

Des performances à la croisée du défilé de mode, de l’exposition et du théâtre, créées à rebours des rythmes de la mode et de son système marchand. Embodying Pasolini marque la quatrième collaboration entre Olivier Saillard et Tilda Swinton, l’icône internationale du cinéma d’auteur.

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De manière inédite, cette performance a présenté une sélection des costumes conçus par Danilo Donati et réalisés par l’Atelier Farani pour les films du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini (1922-1975). Majestueuse, Tilda Swinton endosse tour à tour toges antiques et chasubles ecclésiastiques, et revêt d’impressionnantes coiffes, à l’image de la célèbre parure de tête portée par l’actrice Silvana Mangano dans Œdipe roi (1967).

Tilda Swinton dans « Embodying Pasolini », à Taipei (Taïwan), en août 2024. Tilda Swinton dans « Embodying Pasolini », à Taipei (Taïwan), en août 2024.

Habitué des salles intimistes, le duo s’est produit devant un public de six cents personnes au Taipei Performing Arts Center (TPAC), dans le cadre du Taipei Arts Festival. Les places pour les six soirs de représentation ont été vendues en à peine cinq minutes. « Tilda est très connue en Asie. C’était la première fois que nous jouions devant un public aussi nombreux, l’ambiance était plus électrique que d’habitude. Et puis, les applaudissements étaient d’une chaleur ! Nous avons eu droit à une standing ovation », raconte, enthousiaste, Olivier Saillard, aujourd’hui directeur de la Fondation Alaïa, après de longues années passées à la tête du Palais Galliera, le Musée de la mode de la Ville de Paris.

Loin des codes muséaux

Olivier Saillard a profondément repensé la façon de présenter la mode en inventant des expositions vivantes et poétiques, loin des codes muséaux d’alors. Dès ses débuts, il préfère exposer les vêtements à plat, parfois même au sol, plutôt que sur des mannequins Stockman, sans vitres de protection, ce qui crée une forme d’intimité avec le spectateur. Infatigable travailleur, Olivier Saillard a signé en plus de vingt ans une trentaine de performances, environ deux cent cinquante expositions et des dizaines d’ouvrages de réflexion sur la mode et son histoire.

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Sophie Abriat
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