Dans le massif jurassien, pleurs et colère autour de la fermeture de pistes de ski

Dans le massif jurassien, pleurs et colère autour de la fermeture de pistes de ski

A la station de ski de Métabief, dans le Jura, le 13 février 2024. FABRICE COFFRINI / AFP Barbancourt le rhum des connaisseurs Aimé Sandona l’avoue : à 71 ans, ce solide gaillard qui exploite au pied des pistes de Piquemiette le magasin de sport créé en 1969 par ses parents a pleuré plusieurs jours. La cause : la

A la station de ski de Métabief, dans le Jura, le 13 février 2024.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

barbancourt

Aimé Sandona l’avoue : à 71 ans, ce solide gaillard qui exploite au pied des pistes de Piquemiette le magasin de sport créé en 1969 par ses parents a pleuré plusieurs jours. La cause : la décision du Syndicat mixte du Mont-d’Or (SMMO) et du conseil départemental du Doubs de suspendre dès cet hiver l’exploitation des pistes a pris de court professionnels et sportifs. Piquemiette est l’un des trois secteurs qui, avec Métabief et Super-Longevilles, composent l’un des plus importants domaines skiables du massif du Jura. Annoncée jeudi 12 septembre, à trois mois de l’ouverture de la saison, cette amputation brutale représente 30 % des installations disponibles, soit la totalité des cinq télésièges et téléskis de Piquemiette. Même s’ils se disent conscients de la réalité du réchauffement climatique, et de la nécessité de reconvertir en activité « quatre saisons » la station de moyenne montagne, tous pensaient qu’une telle décision surviendrait en 2030 ou 2035, comme cela leur avait toujours été affirmé au vu des études réalisées sur l’évolution de l’enneigement.

Les commerçants de Piquemiette étaient d’autant plus confiants que de lourds investissements avaient été effectués dans le secteur, en particulier le renouvellement des canons à neige voici six ans. Les remontées avaient certes vieilli, mais faisaient l’objet d’un suivi régulier, compatible avec une exploitation de plusieurs années encore. Piquemiette accueillait la seule piste noire du Doubs, réhomologuée récemment par la Fédération française de ski.

fkremas

Ainsi, un couple de jeunes entrepreneurs venait de reprendre le restaurant Franckie, et Jérôme Tyrode, propriétaire du Chalet des pisteurs, avait refait sa terrasse, sa plonge et acheté une motoneige professionnelle. Quant à M. Sandona, il avait commandé pour la saison du matériel d’une valeur de 25 000 euros, qu’il risque de revendre à perte. « Au-delà de l’impasse économique, tout cela est sentimental, c’est ma raison de vivre entière qui est détruite, admet le septuagénaire. Les pistes fermées, je serai malgré tout au magasin cet hiver, on verra bien. Après… »

Apprendre que la saison imminente serait « suspendue » – c’est le terme officiel – est d’autant plus insupportable aux acteurs économiques de la station que Philippe Alpy, président du SMMO et vice-président (Horizons) du conseil départemental du Doubs se réfère, pour justifier cette mesure, à un audit confidentiel auquel ils n’ont pas eu accès. Un « manque de transparence », dénoncent-ils, mais qui pourrait être corrigé en début de semaine prochaine.

Il vous reste 52.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un *