La commission des lois de l’Assemblée nationale rejette la procédure de destitution contre Emmanuel Macron

La commission des lois de l’Assemblée nationale rejette la procédure de destitution contre Emmanuel Macron

Des députés « insoumis » à l’Assemblée nationale, le 1er octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » Barbancourt le rhum des connaisseurs Emmanuel Macron ne sera pas démis de ses fonctions. La procédure de destitution, portée à son endroit par les élus de La France insoumise (LFI), a été rejetée en commission des lois, mercredi 2 octobre.

Des députés « insoumis » à l’Assemblée nationale, le 1er octobre 2024.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

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Emmanuel Macron ne sera pas démis de ses fonctions. La procédure de destitution, portée à son endroit par les élus de La France insoumise (LFI), a été rejetée en commission des lois, mercredi 2 octobre. A l’issue d’un débat de « très bonne tenue », avec des « propos très approfondis », selon le président de la commission des lois, Florent Boudié (Renaissance, Gironde), les députés ont rejeté massivement, avec 54 voix contre et 15 pour, l’opportunité de se constituer en Haute Cour afin d’examiner la proposition de résolution signée par la totalité des élus « insoumis » et quelques élus écologistes et communistes.

Leurs griefs se cristallisent sur le refus du locataire de l’Elysée de nommer à Matignon Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire, alors que la coalition de gauche est arrivée en tête des élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Loin de se cantonner aux arguties juridiques, chaque camp a pu développer sa lecture du choix présidentiel de la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, de la nomination de Michel Barnier à Matignon sous un délai record de 51 jours et, plus largement, du processus ayant amené à choisir un homme issu d’un parti qui a rejeté le barrage républicain au second tour des législatives et recueilli 5 % des voix.

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Le rapporteur du texte, l’élu écologiste de l’Isère Jérémie Iordanoff, a estimé « que ces fautes politiques, compte tenu de leur accumulation et de leurs répercussions, peuvent constituer un manquement » aux devoirs présidentiels mais que l’absence de consensus parlementaire invalidait l’idée.

Caractère inédit du débat

A défaut que la procédure puisse aboutir au vu des équilibres politiques du Parlement, les « insoumis » inscrivent ce coup tactique dans leur récit de « l’agonie de la VRépublique » : « Censurer le gouvernement est nécessaire, mais insuffisant. Le problème n’est pas qu’à Matignon, il est à l’Elysée. Et en proposant de destituer M. Macron, nous voulons régler ce problème par des voies constitutionnelles », a énoncé le député LFI de l’Essone, Antoine Léaument, jugeant ce « jour historique ».

Le rapporteur a insisté sur le caractère inédit du débat, à l’origine d’une nouvelle jurisprudence de l’article 68 de la Constitution, qui encadre la responsabilité pénale mais aussi politique du chef de l’Etat depuis la révision constitutionnelle de 2008. Ce dernier n’est pas responsable politiquement devant le Parlement, contrairement à son gouvernement, qui peut être censuré.

« Utiliser la destitution comme outil de combat politique, c’est jouer avec la démocratie », a fustigé la députée Renaissance des Yvelines Aurore Bergé. Malgré sa rancœur contre M. Macron, l’ancienne majorité présidentielle s’est érigée à l’unisson contre « un coup de communication » et un « dévoiement de la procédure parlementaire ». Premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale, le Rassemblement national, par la voix de ses orateurs, a dénoncé, lui, « le désordre » instillé par LFI.

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Mariama Darame
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