Le gouvernement étudie une pérennisation de la vidéosurveillance algorithmique

Le gouvernement étudie une pérennisation de la vidéosurveillance algorithmique

Des caméras de vidéosurveillance. GUILHEM VELLUT / FLICKR CC BY 2.0 Barbancourt le rhum des connaisseurs Le ministère de l’intérieur est favorable à une pérennisation de la vidéosurveillance dite « intelligente », expérimentée à des fins sécuritaires depuis plus d’un an, a appris Le Monde mercredi 2 octobre, confirmant des informations de « France Info ». « C’est en cours d’examen »,

Des caméras de vidéosurveillance.

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Le ministère de l’intérieur est favorable à une pérennisation de la vidéosurveillance dite « intelligente », expérimentée à des fins sécuritaires depuis plus d’un an, a appris Le Monde mercredi 2 octobre, confirmant des informations de « France Info ». « C’est en cours d’examen », explique le cabinet du ministre Bruno Retailleau, qui ajoute qu’une inscription dans la durée de ce dispositif, si elle est proposée, devra passer par un texte de loi.

A l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, une loi avait introduit l’expérimentation de cette vidéosurveillance algorithmique (VSA), une technologie qui analyse en temps réel les images provenant de caméras dans l’espace public de façon à détecter automatiquement des scénarios spécifiques.

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Les textes prévoient ainsi, dans le cadre de cette expérimentation courant jusqu’en mars 2025, que des alertes peuvent être envoyées à l’opérateur des caméras lorsque certaines actions sont détectées : mouvements de foule, personne sortant une arme à feu, bagage abandonné, intrusion dans une zone interdite, etc. Cette technologie peut être déployée lors de manifestations culturelles et sportives présentant de grands risques en termes de sécurité publique, et doit faire l’objet, à chaque fois, d’une autorisation préfectorale.

Selon le cabinet du ministre de l’intérieur, le gouvernement est pour le moment dans l’attente du rapport du comité d’évaluation chargé de tirer les leçons de cette expérimentation, qui doit rendre ses conclusions avant la fin de l’année. Le préfet de Paris, Laurent Nuñez, s’était déjà, le 25 septembre, lors de son audition devant l’Assemblée nationale, exprimé en faveur d’une prolongation de ce dispositif.

Un bilan en attente

Quel bilan a été tiré de cette expérience pendant les Jeux olympiques et paralympiques ? Contactées par Le Monde, la RATP et la SNCF, qui participaient au projet, renvoient vers le ministère de l’intérieur. Mais depuis la fin des Jeux olympiques, peu d’informations ont filtré sur l’efficacité réelle de ce dispositif.

De premiers tests avaient été réalisés à l’occasion de matchs de football ou de concerts, avant le coup d’envoi des semaines olympiques. Lors de ces essais, la SNCF et la RATP avaient particulièrement souligné l’efficacité des technologies de détection d’intrusion – utiles pour alerter de la présence de personnes sur les voies – tout en émettant des doutes sur d’autres outils, comme la détection de bagages oubliés.

La VSA, dont l’efficacité en matière sécuritaire fait encore débat, reste une technologie polémique, dont une possible pérennisation inquiète certains défenseurs des libertés numériques. Ils y voient notamment les prémices d’un développement de la reconnaissance faciale, dont l’usage en temps réel est en principe interdit en France. « Ces technologies sont l’avènement d’un projet de fantasme policier, cette “surveillance permanente, exhaustive et omniprésente” dont parlait Michel Foucault dans Surveiller et punir », souligne jeudi Félix Treguer, membre de la Quadrature du Net, dans une interview accordée au Point.

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