Les dernières données disponibles sur le taux de grossesse précoce en Haïti montrent que 11 % des jeunes adolescentes de 15 – 19 ans sont déjà mères en Haïti. En prélude à la journée internationale de la lutte des femmes pour l’Égalité des droits, célébrée le 8 mars de chaque année, la rédaction d’Haïti 24 a rencontré deux jeunes mères qui ont raconté leurs histoires.
« J’avais 13 ans lorsque je suis tombée enceinte pour la première fois. J’avais des malaises, Je ne savais pas ce qui m’arrivait. C’est une jeune fille plus âgée qui m’a dit que j’attendais un enfant. Depuis, mon calvaire a commencé, mes parents m’ont chassé de chez eux. J’étais tellement choquée lorsque j’étais contraint d’arrêter l’école >> raconte Dayana Louisjeune une jeune fille de 22 ans mère de deux enfants.
Cette jeune fille dit avoir vécu un calvaire durant sa grossesse parce que, loin de ses parents, elle était obligée de se prendre en main. Elle a survécu grâce à la bonne grâce de ses amis parce que son petit ami encore mineur ne pouvait prendre soin d’elle.
Son ouf de son soulagement a commencé au moment de son accouchement lorsque ses parents ont décidé de se présenter a l’Hôpital. Grace à Dieu Ils ont décidé de me supporter se souvient- elle.
D’autres jeunes filles en Haïti pourchassées par leurs membres de leurs familles au moment de leurs grossesses n’ont pas eu cette chance .Darline Louis fait partie de cette catégorie à 17 ans elle était déjà mère de famille, elle était obligée de vivre avec son mari beaucoup plus âgé qu’elle et son nouveau-né<< je n’étais pas encore prête. C’était une erreur de jeunesse. Mes parents n’auraient pas dû me chasser >> juge-t-elle
Les retombées de cette erreur de jeunesse lui ont couté chers. ‘’ Moi qui rêvais de devenir un médecin est devenue une femme au foyer. Je n’ai plus de rêve dit-elle soulignant le non-respect de son mari envers elle. Il me trompe, me bat et me maltraite. Je suis obligée de tout accepter de lui pour pourvoir prendre soin de mon enfant dit-elle avec les yeux remplis de larme.
Au milieu de toutes ces angoisses Daline trouve le courage de prodiguer des conseils aux jeunes filles. Elle leur demande de prendre leurs études aux sérieux, de pratiquer l’abstinence ou une méthode de planning familial afin de ne pas compromettre leurs avenirs.
Sarah Tessia Pierre, une féministe à la tête d’une organisation dénommée ‘’ yon lòt chans ‘’abonde dans le même sens. Elle invite les jeunes mères à se prendre en main en se fixant un objectif.
La féministe de 21 ans a été elle-même jeune mère célibataire. Sa vie est un exemple, trahissant le vieux adage haïtien ‘’ aprè pòte vach pa chè’’ la jeune fille continue ses études dans l’une des universités du pays. Elle poursuit ses rêves.
Madame Pierre qui se dit préoccupée par le phénomène grossesse précoce dans le pays invite les parents à éduquer les enfants sur le plan sexuel à les soutenir dans les moments difficiles tout en exhortant l’Etat haïtien à prendre en charge les jeunes mères afin de limiter la délinquance juvénile dans le pays.
La féministe regrette que le Ministère des Affaires Social et du Travail et l’Institut de Bien-être Social, des institutions étatiques, ne prennent en considération le cas de ces enfants qui ont su grandir trop vite avec des rêves détruits, des enfances gâchées et une intégration sociale difficile.
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