Transition écologique : le gouvernement trace les perspectives de financement

Transition écologique : le gouvernement trace les perspectives de financement

Le premier ministre, Michel Barnier, sur le banc du gouvernement de l’Assemblée nationale, à Paris, le 1ᵉʳ octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » Des besoins d’investissement dans la transition écologique qui devront doubler jusqu’en 2030… Si la trajectoire globale est précise, les moyens d’y parvenir restent encore à définir. Vendredi 11 octobre, juste après la

Le premier ministre, Michel Barnier, sur le banc du gouvernement de l’Assemblée nationale, à Paris, le 1ᵉʳ octobre 2024.

Des besoins d’investissement dans la transition écologique qui devront doubler jusqu’en 2030… Si la trajectoire globale est précise, les moyens d’y parvenir restent encore à définir. Vendredi 11 octobre, juste après la publication du projet de loi de finances (PLF), le gouvernement de Michel Barnier va présenter sa stratégie pluriannuelle de financement de la transition écologique (SPAFTE).

Dans ce document que Le Monde a pu consulter, l’exécutif estime que les investissements publics et privés bas-carbone devront encore augmenter « de 110 milliards par en 2030 par rapport à 2021 ». En 2023, l’investissement global a été de 109 milliards d’euros. « La réussite de la transition écologique repose sur une réorientation massive des flux de financements et sur une répartition de l’effort financier entre tous les acteurs économiques, peut-on lire dans le document. En hausse marquée depuis cinq ans, les investissements de décarbonation doivent être encore renforcés pour atteindre nos objectifs climatiques. »

Très attendu par de nombreuses filières comme la construction automobile ou les énergies renouvelables, ce travail avait été demandé au gouvernement par les parlementaires lors de la discussion du projet de loi de programmation des finances publiques, en septembre 2023. Il n’engage pas le gouvernement mais un débat devra avoir lieu à l’Assemblée nationale.

Concoctée par la direction du Trésor, à Bercy, le secrétariat général à la planification écologique, le ministère de la transition écologique et Matignon, la SPAFTE espère que les investissements privés vont monter en puissance. Le secteur public a « réalisé 20 % de ses investissements dans des actifs bas-carbone, contre 13 % pour le secteur privé (ménages et entreprises) », souligne le rapport en se basant sur les chiffres de 2022.

Deux scénarios

A partir de ce constat, l’exécutif établit ainsi deux scénarios pour tracer les courbes de financement jusqu’en 2027, année de la prochaine élection présidentielle. Si les entreprises et les ménages atteignent 20 % d’investissements verts, le montant pourrait atteindre une hausse de 159 milliards par an. « Ce scénario serait compatible avec l’atteinte de nos objectifs de décarbonation, fixés à + 110 milliards d’euros entre 2021 et 2030 », peut-on lire dans les commentaires. Si le secteur privé reste sur la même tendance, l’investissement bas-carbone en France ne serait alors que de + 107 milliards en 2027.

Malgré les coupes prévues dans le prochain PLF, l’exécutif ne néglige pas les efforts que lui-même devrait faire pour créer des effets de levier dans tous les secteurs. « Les dépenses devraient augmenter dans le cadre de la trajectoire prévisionnelle du budget de l’État pour atteindre 39,5 milliards d’euros à l’horizon 2027, soit + 12,6 milliards par rapport à 2023 », explique le gouvernement. Une marche importante à franchir alors que de nombreux dispositifs vont voir leurs crédits baisser l’année prochaine (MaPrimRénov’, électrification des véhicules, Fonds vert…)

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Matthieu Goar
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