Au Niger, neuf responsables du régime renversé « provisoirement déchus » de leur nationalité

Au Niger, neuf responsables du régime renversé « provisoirement déchus » de leur nationalité

Le chef de la junte nigérienne, le général Abdourahamane Tiani, lors du premier sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) à Niamey, le 6 juillet 2024. MAHAMADOU HAMIDOU / REUTERS Neuf responsables du régime civil nigérien renversé en juillet 2023 sont « provisoirement déchus » de leur nationalité, soupçonnés notamment

Le chef de la junte nigérienne, le général Abdourahamane Tiani, lors du premier sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) à Niamey, le 6 juillet 2024.

Neuf responsables du régime civil nigérien renversé en juillet 2023 sont « provisoirement déchus » de leur nationalité, soupçonnés notamment « d’intelligence avec une puissance étrangère » et de « complot contre l’autorité de l’Etat », a annoncé jeudi 10 octobre le gouvernement militaire.

Le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte, « a signé ce jour jeudi [10 octobre] un décret portant déchéance de la nationalité de certaines personnes pour diverses infractions prévues et sanctionnées par la loi », a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Parmi les neuf hommes « provisoirement déchus de la nationalité nigérienne » figurent les généraux Mahamadou Abou Tarka, de la Haute Autorité à la consolidation de la paix, et Karingama Wali Ibrahim, ancien chef de la garde présidentielle. Daouda Djibo Takoubakoye, adjoint au directeur de cabinet du président renversé Mohamed Bazoum, ainsi que son conseiller en sécurité, Rhissa Ag Boula, sont également concernés, aux côtés de conseillers à la présidence.

Les neuf personnes sont « soupçonnées notamment » de « mener des activités susceptibles de perturber la paix et la sécurité publiques » et « d’intelligence avec une puissance étrangère en vue de l’engager à entreprendre des hostilités contre l’Etat » ou en « facilitant la pénétration des forces étrangères sur le territoire nigérien », explique le gouvernement. Elles sont aussi « soupçonnées » de « participation à une entreprise de démoralisation de l’armée » et de « diffusion de données ou de propos de nature à troubler l’ordre public », ajoute-t-il.

« Considérés comme en fuite »

Le gouvernement précise agir conformément à une ordonnance signée fin août ayant permis la création d’un fichier de personnes ou d’entités « impliquées dans des actes de terrorisme ou dans toutes autres infractions portant atteinte aux intérêts stratégiques et/ou fondamentaux de la nation ». Un texte dénoncé par l’ONG Human Rights Watch (HRW) comme une « entrave » aux droits fondamentaux.

En septembre 2023, le régime militaire avait lancé des avis de recherche contre une vingtaine de personnalités du gouvernement renversé, dont le premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, le chef de la diplomatie, Hassoumi Massoudou et certains noms visés aujourd’hui par la mesure de déchéance provisoire de nationalité.

Selon l’avis de recherche de la gendarmerie, ces personnes sont « considérées comme en fuite » et recherchées pour leur présumée « implication dans une affaire de trahison et complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté et à l’autorité de l’Etat », suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023.

Certaines de ces personnalités étaient hors du Niger lors du putsch, d’autres ont réussi à quitter le pays après. Depuis qu’il a été renversé, Mohamed Bazoum est toujours séquestré avec son épouse Hadiza dans sa résidence présidentielle.

Le Monde avec AFP

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