Au Pakistan, vingt personnes ont été tuées dans l’attaque d’une mine de charbon au Baloutchistan

Au Pakistan, vingt personnes ont été tuées dans l’attaque d’une mine de charbon au Baloutchistan

Des mineurs et des ouvriers, accompagnés des cercueils des victimes, participent à une manifestation contre ces meurtres dans le district de Duki, dans la province pakistanaise du Baloutchistan, le 11 octobre 2024. FARID KHAN / AFP Vingt mineurs ont été tués dans la nuit de jeudi 10 à vendredi 11 octobre lors d’une attaque menée par un groupe d’assaillants

Des mineurs et des ouvriers, accompagnés des cercueils des victimes, participent à une manifestation contre ces meurtres dans le district de Duki, dans la province pakistanaise du Baloutchistan, le 11 octobre 2024.

Vingt mineurs ont été tués dans la nuit de jeudi 10 à vendredi 11 octobre lors d’une attaque menée par un groupe d’assaillants armés au Baloutchistan, province du sud-ouest du Pakistan, a communiqué la police à l’Agence France-Presse (AFP). Les victimes dormaient au sein de logements situés sur le site minier.

« Vers 0 h 30, trente-cinq à quarante hommes en civil et lourdement armés ont ouvert le feu sur les ouvriers d’une mine de charbon pendant une trentaine de minutes avant de s’enfuir », a précisé Asim Shafi, le chef de la police du district de Duki où l’attaque a eu lieu, à 225 kilomètres de la capitale de la province, à l’AFP. « Ils étaient équipés de lance-roquettes et de grenades », a-t-il ajouté, alors que l’attaque n’a pas été revendiquée à ce stade. Kaleemullah Kakar, haut fonctionnaire dans le district, a confirmé le bilan auprès de l’AFP, ajoutant que sept autres travailleurs avaient été blessés au cours de l’attaque.

« Je me suis couché et j’ai fermé les yeux, raconte Juma Khan, l’un des rescapés, à l’agence de presse. Il y a eu de nombreux tirs et des détonations de grenades. J’ai essayé d’entrer dans une chambre où dormaient mes collègues. J’ai vu qu’ils étaient déjà réveillés. J’ai reçu des balles dans le bras gauche et je suis tombé », ajoutant que les assaillants ont également incendié plusieurs machines sur le site.

Le Baloutchistan, voisin de l’Afghanistan et de l’Iran, est la province la plus pauvre du Pakistan, en dépit d’importantes ressources gazières et minières, dont des séparatistes réclament le contrôle. Nombre des projets d’extraction sont financés et exploités par des pays étrangers, notamment la Chine voisine, que les factions armées ciblent régulièrement, les accusant d’accaparer les richesses sans les partager avec la population locale.

Pékin a investi ces dernières années des milliards de dollars au Pakistan, son plus proche allié dans la région. Mais ce dernier a peiné à garantir la sécurité du personnel chinois employé sur ces projets.

Des factions armées mènent régulièrement des raids

Vendredi, des centaines des travailleurs et membres de syndicats locaux ont manifesté à côté des corps des victimes, dans un contexte de recrudescence des attaques visant des civils dans la région. Dans la nuit de dimanche 6 à lundi 7 octobre, l’Armée de libération du Baloutchistan a revendiqué un attentat à la bombe visant un convoi de véhicules dans le sud de Karachi, dans lequel deux ouvriers chinois travaillant dans une usine de charbon ont péri.

Les factions armées mènent aussi régulièrement des attaques meurtrières contre les forces de l’ordre et les Pakistanais originaires d’autres provinces, notamment les Pendjabis. Ils sont majoritaires dans le pays, et sont perçus comme dominants dans les rangs de l’armée pakistanaise, qui mène l’offensive contre les groupes armés du Baloutchistan.

L’Armée de libération du Baloutchistan a aussi revendiqué fin août des attaques coordonnées par des dizaines d’assaillants qui avaient fait au moins trente-neuf morts, l’un des pires bilans dans cette région.

L’attaque de vendredi survient quelques jours avant que le Pakistan n’accueille un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï, un bloc fondé par la Russie et la Chine pour renforcer les liens avec les Etats d’Asie centrale, auquel assisteront de nombreux chefs de gouvernements étrangers.

Le Monde avec AFP

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