Doliprane : Emmanuel Macron assure que le gouvernement peut « garantir » la protection de l’approvisionnement de la France

Doliprane : Emmanuel Macron assure que le gouvernement peut « garantir » la protection de l’approvisionnement de la France

Le président français, Emmanuel Macron (au centre), lors de sa visite du Mondial de l’automobile à Paris, le 14 octobre 2024. LUDOVIC MARIN / VIA REUTERS Emmanuel Macron a affirmé, lundi 14 octobre, que le gouvernement avait « les instruments pour garantir que la France soit protégée » face à l’arrivée pressentie d’un nouvel actionnaire américain dans une entité du groupe

Le président français, Emmanuel Macron (au centre), lors de sa visite du Mondial de l’automobile à Paris, le 14 octobre 2024.

Emmanuel Macron a affirmé, lundi 14 octobre, que le gouvernement avait « les instruments pour garantir que la France soit protégée » face à l’arrivée pressentie d’un nouvel actionnaire américain dans une entité du groupe Sanofi commercialisant le Doliprane, relançant le débat sur les risques pour l’approvisionnement du pays en médicaments.

« On s’est battu pour que le Doliprane soit reproduit en France et qu’on reproduise des molécules et des médicaments qui sont indispensables », a déclaré le chef de l’Etat en marge d’un déplacement au Mondial de l’auto à Paris. « Et ensuite il y a la propriété capitalistique. Et là, le gouvernement a les instruments pour garantir que la France soit protégée », a-t-il assuré.

Le groupe pharmaceutique français avait annoncé, vendredi 11 octobre, avoir choisi le fonds d’investissement américain CD & R pour lui céder potentiellement le contrôle de son entité de santé Opella, qui commercialise le médicament grand public Doliprane. Depuis, les syndicats et une grande partie de la classe politique ont fait part de leurs inquiétudes des conséquences d’une telle vente pour la souveraineté sanitaire et les 250 emplois du site.

« Des engagements extrêmement précis »

Lundi, le ministre de l’économie, Antoine Armand, et le ministre délégué chargé de l’industrie, et Marc Ferraci, en déplacement dans l’usine de Lisieux (Calvados) où est produit le médicament, ont déclaré que le gouvernement français attendait des « engagements extrêmement précis » dans le cadre de ce projet de cession.

« Nous avons entamé des discussions avec Sanofi et avec Opella » au sujet « des conditions qui seraient indispensables et d’un accord formalisé qui doit avoir lieu et aura lieu si le projet de cession arrive sur la table », a prévenu M. Armand lors d’un micro tendu à la presse.

« Ces garanties devront être respectées et nous nous assurerons qu’elles le seront en mobilisant tous les outils législatifs et réglementaires à notre disposition, y compris des pénalités et des sanctions en cas de non-respect de l’accord », a-t-il ajouté. Il a évoqué aussi « la possibilité d’un actionnariat public et d’une participation à la gouvernance dans le cadre de cet accord ».

Parmi les obligations exigées par le gouvernement, le ministre délégué chargé de l’industrie a cité « le maintien de l’empreinte industrielle et de l’emploi industriel » sur les sites français de production de Lisieux et de Compiègne (Oise). Il est également question, selon lui, d’« engagements sur les volumes de production » et « sur la recherche et le développement », ainsi que sur la préservation de « l’écosystème des sous-traitants ».

« Projet de croissance »

Sanofi a maintes fois tenu à dissiper les doutes en martelant que ce projet de scission permettrait « la création d’un nouveau champion mondial, le seul basé en France, dans le secteur de la santé grand public ».

Opella emploie 1 700 salariés en France. Le Doliprane est sa deuxième marque en matière de revenus, la France ne représentant qu’environ 10 % des ventes de cette entité qui a réalisé 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023.

Il s’agit d’« un projet de croissance qui laissera sa place entière à Doliprane, tant dans nos pharmacies que dans nos usines », a répété, à Lisieux, le président du conseil d’administration de Sanofi, Frédéric Oudéa. « Nous ne serons pas dans une logique de myopie. Nous allons regarder loin et nous protégeons le site de Lisieux comme le site de Compiègne », a-t-il affirmé.

« Sanofi souhaite être associé à ce projet, puisque nous gardons 50 % du capital. Ce n’est pas une vente sèche », a-t-il ajouté. Dans la bataille pour le Doliprane, le fonds CD & R était en concurrence avec une offre menée par le fonds d’investissement français PAI Partners adossé à des investisseurs internationaux.

Le Monde avec AFP

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