Taïwan dit avoir détecté 153 avions chinois en une journée près de l’île, un record

Taïwan dit avoir détecté 153 avions chinois en une journée près de l’île, un record

Un avion survole le drapeau national de Taïwan, à Taipei, le 15 octobre 2024. I-HWA CHENG / AFP Taïwan a détecté un nombre record de 153 avions chinois en une journée près de l’île, à l’issue des manœuvres militaires chinoises d’encerclement du territoire géré de manière autonome qui se sont achevées lundi 14 octobre. Ces mouvements se sont

Un avion survole le drapeau national de Taïwan, à Taipei, le 15 octobre 2024.

Taïwan a détecté un nombre record de 153 avions chinois en une journée près de l’île, à l’issue des manœuvres militaires chinoises d’encerclement du territoire géré de manière autonome qui se sont achevées lundi 14 octobre.

Ces mouvements se sont produits au cours d’une période de vingt-cinq heures terminée à 6 heures locales mardi (minuit à Paris), selon des données publiées par le ministère de la défense taïwanais, mardi, qui a précisé que quatorze navires chinois avaient également été détectés pendant la même période.

Sur ces 153 avions, 111 ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan, qui coupe en deux ce détroit de 180 kilomètres de large entre l’île et la Chine continentale. Pékin a procédé lundi à des manœuvres militaires d’encerclement de Taïwan avec des avions et navires de guerre. Celles-ci se sont déroulées quelques jours après un discours du président taïwanais Lai Ching-te jeudi, à l’occasion de la fête nationale de l’île.

M. Lai s’était engagé à « résister à l’annexion » chinoise de l’île ou « à l’empiètement de [sa] souveraineté ». La Chine considère Taïwan comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Tokyo exprime ses « préoccupations »

Mardi, Tokyo a dit avoir exprimé ses « préoccupations » auprès de Pékin au sujet des vastes manœuvres militaires chinoises survenues la veille et a envoyé des avions de chasse près de l’île méridionale japonaise de Yonaguni. « Le gouvernement surveille de près, avec une extrême attention, les activités concernées, et a fait part à la partie chinoise des préoccupations du Japon », a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint du gouvernement, Kazuhiko Aoki.

M. Aoki a par ailleurs indiqué que deux navires de la marine chinoise, dont le porte-avions Liaoning, avaient navigué dimanche dans des eaux proches de l’île de Yonaguni. Des avions militaires chinois ont ensuite décollé du Liaoning et y ont atterri lors de manœuvres militaires lundi, a-t-il ajouté.

« Avertissement »

Ces exercices ont été présentés par l’armée chinoise comme un « avertissement » aux « séparatistes » de Taïwan, Pékin accusant régulièrement les autorités taïwanaises de militer pour l’indépendance du territoire insulaire. Nommés Joint Sword-2024B (« Epées tranchantes unies-2024B »), les exercices de lundi se sont notamment déroulés dans des zones situées au nord, au sud et à l’est de Taïwan, selon l’armée chinoise.

Les Etats-Unis ont dénoncé des opérations « injustifiées ». Depuis 1979, Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei comme seul pouvoir chinois légitime, mais reste l’allié le plus puissant de Taïwan et son principal fournisseur d’armes. L’Union européenne a de son côté appelé lundi toutes les parties à « faire preuve de retenue ».

Les relations entre Pékin et Taipei sont exécrables depuis 2016 et l’arrivée à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te en 2024. La Chine les a régulièrement accusés de vouloir creuser la séparation culturelle entre l’île et le continent. En réponse, Pékin a notamment renforcé son activité militaire autour du territoire.

Les différends entre Pékin et Taipei remontent à la longue guerre civile qui a opposé les combattants communistes menés par Mao Zedong aux forces nationalistes de Tchang Kaï-chek. Défaits par les communistes, qui ont fondé la République populaire de Chine le 1er octobre 1949, les nationalistes se sont réfugiés avec de nombreux civils à Taïwan.

Le Monde avec AFP

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