La page Eric Ciotti tournée, LR remet à plus tard le choix d’un nouveau président

La page Eric Ciotti tournée, LR remet à plus tard le choix d’un nouveau président

Laurent Wauquiez, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement, le 15 octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » Pour l’instant, Eric Ciotti est irremplaçable. A l’issue de leur bureau politique, mardi 15 octobre au soir, Les Républicains (LR) ont décidé de trancher ultérieurement la succession du Niçois, président démissionnaire depuis

Laurent Wauquiez, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement, le 15 octobre 2024.

Pour l’instant, Eric Ciotti est irremplaçable. A l’issue de leur bureau politique, mardi 15 octobre au soir, Les Républicains (LR) ont décidé de trancher ultérieurement la succession du Niçois, président démissionnaire depuis le 1er octobre, mais sèchement poussé vers la sortie dans la foulée de l’annonce de son alliance avec le Rassemblement national (RN), le 11 juin. « On a besoin de remettre le parti en marche et de prévoir pour plus tard les modalités d’une organisation d’élection », a expliqué, à la sortie de ce bureau, Michèle Tabarot. La députée des Alpes-Maritimes a été désignée pour assurer l’intérim à la tête de LR avec l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, et le trésorier du parti, Daniel Fasquelle.

Charge au quatuor de gérer les affaires courantes avant de fixer une date pour l’élection interne, sans doute au premier semestre 2025. Mais rien ne presse. Lors du bureau, Daniel Fasquelle a indiqué que les finances du parti ne permettaient pas, de toute façon, d’organiser une élection dans les prochaines semaines. Avec l’épisode Ciotti, LR a vu les dons de ses militants s’effondrer et de nombreux élus arrêter de verser leur cotisation. Il est donc urgent d’attendre. « L’idée est de réorganiser le parti, de remettre nos statuts à jour et d’assurer la transition jusqu’à la fin d’année », complète la députée de Maine-et-Loire Anne-Laure Blin.

Mais le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, ne s’est pas déplacé pour rien à la Maison de la chimie, à Paris. Comme les autres membres du bureau, il a appris qu’une « mission d’exploration » allait être confiée à Laurent Wauquiez. Une excellente nouvelle, à en croire un autre membre du gouvernement présent, Othman Nasrou. « Pour enclencher une dynamique nouvelle, nous avons besoin de l’engagement de Laurent Wauquiez pour remettre en ordre de marche notre parti », déclare le secrétaire d’Etat chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations.

Au point mort

Mais, prudent, M. Wauquiez, ancien président de LR (2017-2019) préfère ne rien dévoiler de sa volonté de reprendre le parti dans un avenir proche. Dans les semaines à venir, le chef des députés LR doit animer un groupe de travail chargé de « proposer une refondation complète de [notre] mouvement », indique-t-on dans son entourage. « Rien n’est arrêté, mais il va s’entourer de tous ceux et celles qui souhaitent participer à ce travail », explique Mme Tabarot.

« C’est toujours bien, les groupes de parole », souffle, ironique, Aurélien Pradié. Le 26 juin, le député du Lot claquait à moitié la porte. « Le parti est réformable, mais pas la marque », déclarait-il alors à La Dépêche du Midi. Ils sont plusieurs à penser aussi que cette marque, la marque LR, « qui n’a jamais gagné une élection », a vécu. D’autres élus constatent une vie de parti au point mort depuis quatre mois et l’épisode Ciotti. Dans les boucles WhatsApp, des jeunes militants se désolent de recevoir plus de messages de l’Union des droites pour la République (la nouvelle formation de M. Ciotti) que de leur direction.

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