Simon Fieschi, grièvement blessé pendant l’attentat contre « Charlie Hebdo » en 2015, est mort

Simon Fieschi, grièvement blessé pendant l’attentat contre « Charlie Hebdo » en 2015, est mort

Simon Fieschi (au centre), qui a comparu comme témoin, quitte la salle d’audience après avoir assisté à l’audition des témoins des attaques terroristes contre « Charlie Hebdo », au palais de justice à Paris, le 8 septembre 2020. IAN LANGSDON / EPA/MAXPPP Il était l’un des survivants de l’attaque terroriste du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo. Le corps sans vie de

Simon Fieschi (au centre), qui a comparu comme témoin, quitte la salle d’audience après avoir assisté à l’audition des témoins des attaques terroristes contre « Charlie Hebdo », au palais de justice à Paris, le 8 septembre 2020.

Il était l’un des survivants de l’attaque terroriste du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo. Le corps sans vie de Simon Fieschi, grièvement blessé dans l’attentat, a été retrouvé jeudi 17 octobre, a fait savoir le parquet de Paris samedi.

« Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte à la suite de la découverte du corps de Simon Fieschi le 17 octobre », a annoncé le parquet, qui a ajouté qu’« aucune hypothèse » ne pouvait être privilégiée à ce stade. « Une autopsie a été ordonnée, dont les conclusions n’ont pas permis de déterminer la cause du décès. Les investigations se poursuivent », ajoute le ministère public. Selon une source proche du dossier auprès de l’Agence France-Presse, le corps de M. Fieschi, âgé de 40 ans, a été retrouvé jeudi dans une chambre d’hôtel à Paris.

Selon son avocate, Me Nathalie Senyk, « il n’y a aucun élément en faveur d’un geste volontaire à ce stade des investigations et les causes de la mort sont encore actuellement ignorées », appelant « chacun à être particulièrement vigilant avant le rendu définitif de l’enquête ».

Hommage de François Hollande

Alors qu’il travaillait dans les locaux du journal satirique en tant que webmaster, Simon Fieschi avait été le premier de la rédaction à être touché par les tirs des frères Kouachi. « Survivant de l’attentat contre “Charlie”, Simon Fieschi luttait pour surmonter l’horreur dont il avait été l’une des victimes. Il y a des cicatrices que beaucoup ne voient plus mais qui ne se referment jamais. Je n’oublierai jamais Simon. J’adresse à sa famille mon affection », a salué l’ancien président de la République François Hollande, sur X.

« Simon Fieschi était un homme d’une sensibilité et d’une intelligence exceptionnelles », a écrit sur X le président d’honneur de l’association 13onze15, Georges Salines, rappelant que l’ancien journaliste « était un de ceux qui allaient avec nous dans les écoles parler aux élèves, soutenir les professeurs ».

« Pensées à Simon Fieschi, à ses proches ainsi qu’à toutes les victimes du terrorisme. Actuelles et passées », a également réagi sur X la porte-parole de la police nationale, Sonia Fibleuil.

« Je suis dans le post-trauma, et j’y resterai toute ma vie »

Au cours du procès de l’attentat contre Charlie Hebdo en septembre 2020, Simon Fieschi avait évoqué son état physique et psychologique, conséquences d’un tir de kalachnikov qui avait « touché la colonne vertébrale » et avec « l’effet de blast a comprimé la moelle épinière ».

« Quand le corps est atteint si gravement, on ne peut pas craquer psychologiquement. C’est venu après, quand l’état physique s’est stabilisé. Je n’ai pas fait de dépression, mais je peux dire que je suis dans le post-trauma, et que j’y resterai toute ma vie. J’ai des difficultés de concentration, des épisodes de tristesse, de colère, d’à-quoi-bonisme. Des moments où on racle un peu le fond », avait-il raconté. M. Fieschi était également venu témoigner fin septembre au cours du procès de Peter Cherif, alors jugé pour son rôle auprès de Chérif Kouachi, un des assaillants du journal satirique.

Dans un long récit publié dans les colonnes de Charlie Hebdo en octobre 2020, Simon Fieschi avait raconté comment il tentait de « vivre avec ce que [il a] perdu et avec ce qu’il me reste ». « C’est l’année la plus difficile de ma vie, et pourtant j’ai une étrange nostalgie de 2015 car c’est là où j’ai été le plus vivant, où j’ai ressenti le plus fort l’euphorie d’être vivant », expliquait-il.

Le Monde

Réutiliser ce contenu
Le Monde
SUBSCRIBER
PROFILE

Laisser un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un *