Budget 2025 : le gouvernement assure vouloir que le débat ait lieu à l’Assemblée nationale, malgré le spectre inéluctable du 49.3

Budget 2025 : le gouvernement assure vouloir que le débat ait lieu à l’Assemblée nationale, malgré le spectre inéluctable du 49.3

Le président de la commission des finances, Eric Coquerel, et le ministre de l’économie, Antoine Armand, lors du début de l’examen du projet de loi de finances, à l’Assemblée nationale, le 21 octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » L’heure de la grande bataille budgétaire n’a pas encore tout à fait sonné à l’Assemblée nationale. Le débat

Le président de la commission des finances, Eric Coquerel, et le ministre de l’économie, Antoine Armand, lors du début de l’examen du projet de loi de finances, à l’Assemblée nationale, le 21 octobre 2024.

L’heure de la grande bataille budgétaire n’a pas encore tout à fait sonné à l’Assemblée nationale. Le débat sur la partie recettes du projet de loi de finances (PLF) pour 2025 a débuté lundi 21 octobre au soir. Dans l’hémicycle, vers 22 heures, ils étaient 160 députés écoutant le gouvernement défendre dans son introduction non « pas un budget d’austérité mais un budget pour éviter l’austérité », selon l’expression d’Antoine Armand, le ministre de l’économie. Il n’a pas pu compter sur un franc soutien de ses propres troupes : une quinzaine de députés du parti présidentiel Renaissance sur 95 se sont mobilisés au meilleur de la soirée. Avant la séance, les députés de la coalition gouvernementale étaient réunis à un cocktail au ministère des relations avec le Parlement. Pour cette première réunion des groupes composant la coalition gouvernementale, le premier ministre, Michel Barnier, avait fait le déplacement.

En séance, après le retrait de la motion de rejet préalable de La France insoumise, la gauche, unie derrière l’intervention d’Eric Coquerel, le président « insoumis » de la commission des finances, a défendu les hausses d’impôts votées en commission la semaine dernière. A la fois en les minimisant sur la forme et en assumant le principe. « Notre version du budget, c’est ça. Nous avons inversé l’ordre injuste que vous imposez depuis sept ans en redonnant plus de moyens aux communautés par la redistribution d’une petite partie des richesses. »

L’ombre du 49.3 reste dans toutes les têtes. Sans le dire clairement, Laurent Saint-Martin, ministre du budget, y a fait allusion : « Refuser le débat serait une faute morale et politique. (…) J’ai été parlementaire, j’ai siégé sur ces bancs en tant que rapporteur du budget. (…) Je tiens à ce que vous puissiez évidemment enrichir et améliorer ce texte. » La déclaration laisse entendre que le gouvernement souhaite laisser, au moins un temps, le débat prospérer en séance publique. Mais Michel Barnier reste évasif sur la manière dont il entend agir pour « co-construire » son budget avec les parlementaires.

3 500 amendements déposés

Ce week-end encore, dans Le Journal du dimanche, le premier ministre estimait qu’« en cas de blocage parlementaire, retarder l’adoption du budget pourrait paralyser l’action publique, compromettre la gestion des finances de l’Etat et mettre en danger la crédibilité financière de la France ». Sous-entendu : le 49.3 est une option. A l’Assemblée nationale, cela fait belle lurette que plus personne ne doute de son utilisation. Et les seules questions qui se posent sont quand et comment.

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