Nourrisson enlevé dans une maternité : « Si ses parents m’entendent, Santiago doit être immédiatement conduit à l’hôpital », alerte le procureur de Bobigny

Nourrisson enlevé dans une maternité : « Si ses parents m’entendent, Santiago doit être immédiatement conduit à l’hôpital », alerte le procureur de Bobigny

Aulnay-sous-Bois, Seine-Saint-Denis, le 22 octobre 2024, où un nouveau-né de 17 jours a été enlevé par ses parents la nuit précédente. Santiago, un nouveau-né de sexe masculin âgé de 17 jours, a été enlevé par ses parents à la maternité de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le 21 octobre 2024 en fin de journée.

Aulnay-sous-Bois, Seine-Saint-Denis, le 22 octobre 2024, où un nouveau-né de 17 jours a été enlevé par ses parents la nuit précédente. Santiago, un nouveau-né de sexe masculin âgé de 17 jours, a été enlevé par ses parents à la maternité de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le 21 octobre 2024 en fin de journée.

Malgré la découverte de leur voiture dans la ville belge de Charleroi, les parents qui ont enlevé lundi 21 octobre leur nouveau-né d’une maternité de la région parisienne « n’ont toujours pas été retrouvés », a annoncé jeudi le procureur de Bobigny Eric Mathais. Le petit Santiago, grand prématuré requérant des soins médicaux urgents qui était placé dans une couveuse et surveillé par un monitoring, n’a pas non plus été retrouvé. Le véhicule de marque Audi, dont la photo et la plaque d’immatriculation française figuraient dans l’avis de recherche émis mardi soir en Belgique, a été retrouvé « vers 9 heures », a dit à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de la police de Charleroi, sans autres précisions.

« Nous sommes extrêmement mobilisés et préoccupés par la santé, et même la vie de Santiago, ce tout nouveau-né », a affirmé M. Mathais lors d’une conférence de presse en direct de Seine-Saint-Denis. « La priorité numéro 1 du parquet de Bobigny, de tous les enquêteurs et des autorités belges, a été et reste, de retrouver Santigao pour pouvoir s’assurer qu’il aille bien. Tout ce qui a été fait et sera encore fait, le sera dans ce but principal », a encore insisté le procureur de la République, qui a déclaré « ne pas vouloir perdre espoir » sur le fait de retrouver le nourrisson vivant.

Santiago a été enlevé peu avant minuit lundi soir au sein du service de néonatalogie d’un hôpital d’Aulnay-sous-bois par ses parents – âgés de 23 et 25 ans – « connus des services de police et de la justice », selon le parquet, qui n’a pas fourni davantage de précisions. Né le 4 octobre, il est activement recherché depuis mardi soir en Belgique, dans le cadre d’une alerte à la population diffusée par la police fédérale, « toujours d’actualité », a déclaré cette dernière à l’AFP. En France, une alerte enlèvement a été en vigueur mardi, avant toutefois d’être levée en fin de journée. « Cette alerte n’était plus utile puisque les parents avaient à l’évidence quitté le territoire national », avait précisé mercredi Eric Mathais.

Lors de la conférence de presse, le procureur de Bobigny a incité les parents de Santiago à « le protéger et lui permettre de bénéficier des soins vitaux dont il a besoin ». « S’ils m’entendent, s’est-il exprimé, ils doivent le conduire immédiatement à l’hôpital ».

La justice a pris une ordonnance de placement d’urgence du bébé, s’il est retrouvé

Dans cette enquête, en flagrance, ouverte pour enlèvement en bande organisée sur mineur de moins de quinze ans et confiée à la police judiciaire, la garde à vue des cinq personnes âgées de 16 à 29 ans, interpellées mardi matin à Livry-Gargan, dans la région parisienne, a été prolongée mercredi, a encore fait savoir le procureur. Selon une source proche du dossier, celles-ci font partie de « l’entourage » des parents.

Au moins deux personnes – dont le mineur – parmi elles, auraient reconnu avoir effectué un aller-retour en Belgique en compagnie du père, de la mère, et du petit Santiago, selon le procureur. « Dans ce cadre, trois personnes sont présentées au juge d’instruction pour mise en examen : une femme, et deux hommes, dont un mineur, tous les deux connus de la justice », a par ailleurs déclaré M. Mathais. Les deux autres gardes à vue ont elles été levées.

L’hôpital Robert Ballanger a été alerté de la disparition du nouveau-né par le débranchement de ses capteurs cardiaques dans la couveuse et a averti, « vers 23 heures – 23 h 30 » les forces de l’ordre. « L’exploitation des caméras de vidéosurveillance confirmait que les parents étaient repartis avec un sac type cabas noir, possiblement au moyen d’un véhicule de couleur claire, avec à bord trois autres individus », avait expliqué Eric Mathais dans un premier communiqué mardi. Les policiers ont tenté de contacter la mère sur son téléphone, se sont présentés aux adresses connues du couple et ont tenté de le contacter via des proches, en vain.

« Un usage abusif de leur autorité parentale »

« Au moment de l’enlèvement, les parents de Santiago étaient encore titulaires de l’autorité parentale », a précisé Eric Mathais. Mais, « en retirant leur enfant de l’hôpital, sans prévenir l’équipe médicale, en le transportant dans un sac, en le privant de soin ; les parents ont fait un usage abusif de leur autorité parentale », a averti jeudi le procureur. Lors de la conférence de presse, ce dernier a par ailleurs fait savoir qu’il existait à ce stade « peu d’éléments » sur les motivations des parents.

« Selon des informations recueillies, ils n’étaient pas en opposition avec les soins nécessaires à leur enfant, et aucun signalement n’avait été transmis à l’Enfance en danger », a poursuivi le procureur. Eric Mathais a toutefois déclaré que le jour de l’enlèvement, les parents ont eu « un entretien avec l’équipe pluridisciplinaire de l’hôpital », et auraient peut-être craint par la suite qu’il existait un « risque de placement de l’enfant ».

Dans son alerte enlèvement, le ministère de la justice français avait prévenu que le nourrisson a besoin d’« une prise en charge médicale constante ». Toute rupture de cette prise en charge est susceptible d’engager son pronostic vital. L’espérance de vie du bébé sans soins médicaux a été évaluée à une douzaine d’heures, avait déclaré mardi matin une source policière à l’AFP.

Dans la foulée de l’enlèvement, la justice a pris une ordonnance de placement d’urgence du bébé, s’il est retrouvé. Même en cas de refus des parents.

« L’enquête criminelle de flagrance continue très activement, toujours en lien avec les autorités judiciaires et policières belges », a encore affirmé le procureur de Bobigny.

Le Monde avec AFP

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