Une délégation pléthorique pour Emmanuel Macron au Maroc et des invités au profil parfois surprenant

Une délégation pléthorique pour Emmanuel Macron au Maroc et des invités au profil parfois surprenant

Arrivée du roi du Maroc Mohammed VI, de son fils Hassan et du président de la République Emmanuel Macron au Palais royal de Rabat, le 28 octobre 2024. JEANNE ACCORSINI / SIPA A 77 ans, François-Marie Banier poursuit sa carrière de photographe mondain. L’ex-confident de Liliane Bettencourt, condamné définitivement en 2016 pour « abus de faiblesse » sur la milliardaire héritière

Arrivée du roi du Maroc Mohammed VI, de son fils Hassan et du président de la République Emmanuel Macron au Palais royal de Rabat, le 28 octobre 2024.

A 77 ans, François-Marie Banier poursuit sa carrière de photographe mondain. L’ex-confident de Liliane Bettencourt, condamné définitivement en 2016 pour « abus de faiblesse » sur la milliardaire héritière de l’empire L’Oréal, arpentait la place du Palais royal de Rabat, lundi 28 octobre, mitraillant de près des gardes stoïques. Le septuagénaire fait partie des quelque 130 personnes choisies par l’Elysée, au côté des traditionnels émissaires des entreprises du CAC 40 – l’indice phare de la Bourse de Paris –, pour accompagner Emmanuel Macron pendant les trois jours de sa visite d’Etat au Maroc.

Un moment historique – le président de la République ne s’y est pas rendu depuis 2018 –, placé sous le signe de la réconciliation – avec la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – et de la signature de gros contrats – pour « plus de 10 milliards d’euros », selon l’Elysée auprès de l’Agence France-Presse.

La raison de la présence de M. Banier à ce voyage d’Etat, en revanche, reste un mystère. Le photographe n’a pas répondu à nos sollicitations. Contacté, l’Elysée n’a pas donné suite. A France 2, la présidence a affirmé que tous les invités avaient « un lien » avec le Maroc.

Dans un contexte de tensions politiques sur le budget 2025 et trois mois après la publication d’un rapport de la Cour des comptes s’inquiétant de la gestion des finances de l’Elysée, le caractère pléthorique de cette délégation interroge. Figuraient en bonne place de ce rapport des recommandations en matière de plafonnement de « la taille des délégations officielles [ministres, parlementaires, directeurs d’administration centrale…] et non officielles [autres personnalités issues du monde économique, culturel, etc.] (…), sur le modèle de ce qu’imposent les sommets internationaux », ainsi que l’élargissement du « champ d’application des règles de refacturation » des coûts « au vu de certains profils d’invités ».

Ces recommandations ne semblent pas avoir été appliquées. Pour ce voyage au Maroc, l’ampleur de la délégation non officielle est proche de celles établies en 2023, qui « [comptaient] entre soixante-quatorze [G20 en Inde] et cent quarante-six personnes [tournée Afrique] », selon le rapport. Quant à la refacturation, elle semble avoir suivi les règles mises en place en décembre 2023, avant la sortie du rapport, dans l’immense majorité des cas. Dans ce cadre, un remboursement est demandé aux ministres, aux directeurs d’administration centrale et aux dirigeants des 120 plus grandes entreprises françaises.

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Laura Motet
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