Hubert Bonneau, ici le 19 avril 2016 à Paris, lorsqu’il était chef du GIGN, vient d’être nommé directeur général de la gendarmerie nationale. BERTRAND GUAY / AFP Les deux décrets ont été paraphés par le président de la République. Bruno Retailleau a fini par remporter le discret bras de fer qui l’opposait à son prédécesseur, Gérald Darmanin. A
Les deux décrets ont été paraphés par le président de la République. Bruno Retailleau a fini par remporter le discret bras de fer qui l’opposait à son prédécesseur, Gérald Darmanin. A l’issue du conseil des ministres du jeudi 31 octobre, Emmanuel Macron a entériné le choix du ministre de l’intérieur de nommer le général de corps d’armée Hubert Bonneau et le préfet de l’Isère, Louis Laugier, respectivement directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) et directeur général de la police nationale (DGPN).
Cette double nomination marque l’épilogue d’une guerre de succession commencée au printemps, lorsque M. Darmanin avait usé de toute son influence auprès de l’Elysée pour que ces deux postes stratégiques soient confiés au général Xavier Ducept, patron des gendarmes en Ile-de-France, et à son propre directeur du cabinet, Alexandre Brugère. C’était sans compter sur la détermination de M. Retailleau à imposer d’emblée son magistère dans un choix déterminant pour la mise en œuvre de sa politique sécuritaire.
A son arrivée au ministère de l’intérieur, le 23 septembre, le nouveau locataire découvre ce dossier épineux en même temps qu’il s’agace de l’activisme déployé par Gérald Darmanin. La candidature de M. Brugère, notamment, pose de sérieuses difficultés à son cabinet : comment accepter de nommer DGPN le bras droit de M. Darmanin, à la fois homme de confiance de l’ancien ministre et interlocuteur privilégié de syndicats de policiers qu’il a côtoyés quatre années durant ?
Processus de consultation
Début octobre, le nouveau ministre de l’intérieur relance donc un processus de consultation et reçoit en personne plusieurs candidats, secondé par son directeur du cabinet, Franck Robine. « Il travaille mais veut prendre son temps et ne pas se voir imposer de candidats », insistait alors son entourage. Quinze jours plus tard, lundi 21 octobre, pour sa première entrevue en tête-à-tête avec le président de la République, M. Retailleau présente sa short list à Emmanuel Macron et obtient le feu vert du chef de l’Etat : celui-ci signera les décrets officialisant les nominations de MM. Bonneau et Laugier.
Le premier fait consensus dans la gendarmerie. Ancien patron du prestigieux groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) de 2014 à 2017, passé par le ministère des affaires étrangères et de l’Europe, ex-directeur des opérations et de l’emploi – la tour de contrôle de la gendarmerie –, M. Bonneau présente un profil « très opérationnel » qui devrait le conduire à fixer les orientations stratégiques et incarner l’institution. A charge pour son numéro deux, le major général André Petillot, de faire tourner une boutique dont il connaît par cœur les arcanes. Avantage non négligeable aux yeux des gendarmes : ils seront commandés par l’un des leurs, comme c’est systématiquement le cas depuis 2004.
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