Les meurtres de journalistes dans le monde restent majoritairement impunis, d’après l’Unesco

Les meurtres de journalistes dans le monde restent majoritairement impunis, d’après l’Unesco

Une voiture avec l’inscription « presse » sur le site d’une frappe aérienne israélienne dans le village de Hasbaya, au sud du Liban, le 25 octobre 2024. ALI HANKIR / AFP Selon un rapport de l’Unesco publié samedi 2 novembre, 85 % des meurtres de journalistes recensés depuis 2006 sont considérés comme non élucidés. « En 2022 et 2023, un journaliste a été

Une voiture avec l’inscription « presse » sur le site d’une frappe aérienne israélienne dans le village de Hasbaya, au sud du Liban, le 25 octobre 2024.

Selon un rapport de l’Unesco publié samedi 2 novembre, 85 % des meurtres de journalistes recensés depuis 2006 sont considérés comme non élucidés.

« En 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours simplement pour avoir fait son travail essentiel de quête de la vérité. Dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres », a déclaré la directrice générale de l’organisation onusienne, Audrey Azoulay, citée dans le rapport publié à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour ces crimes. Face au « taux d’impunité » très élevé, l’Unesco appelle les Etats à « accroître considérablement leurs efforts ».

Au cours des deux années couvertes par le rapport de l’Unesco (2022-2023), 162 journalistes ont été tués, près de la moitié d’entre eux exerçant dans des pays en proie à des conflits armés.

En 2022, le pays qui a comptabilisé le plus grand nombre de crimes est le Mexique, avec 19 cas. Juste avant l’Ukraine où l’assassinat de 11 journalistes a été recensé cette année-là.

En 2023, « c’est dans l’État de Palestine qu’a été enregistré le plus grand nombre de meurtres : 24 journalistes y ont été tués », pointe le rapport. La Palestine a été admise comme membre à part entière de l’Unesco en 2011. Le rapport relève en général une « hausse du nombre de meurtres dans les pays en conflit ». Les journalistes locaux « ont représenté 86 % des meurtres liés à la couverture de conflits », estime l’Unesco.

Les femmes davantage ciblées qu’auparavant en 2022

Par ailleurs, l’organisation précise que « les journalistes continuent d’être tués chez eux ou à proximité de leur domicile, ce qui expose leurs familles à de grands risques ».

Dans les autres zones géographiques, la plupart des journalistes tués couvraient « le crime organisé, la corruption » ou ont été tués « lors de reportages sur des manifestations », ajoute l’Unesco.

Plus que les années précédentes, les femmes journalistes ont été particulièrement ciblées par ces meurtres en 2022. L’organisation a comptabilisé dix meurtres de femmes journalistes au cours de cette seule année. Parmi les victimes, la journaliste mexicaine Lourdes Maldonado López, abattue par arme à feu à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Ou encore la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée lors d’un raid israélien, alors qu’elle couvrait des affrontements en Cisjordanie occupée.

Le Monde avec AFP

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