LA LISTE DE LA MATINALE

En novembre, nous parlons d’amour et de genres, les enfants auront de quoi partir à l’aventure, et nous nous souvenons de Samuel Paty dans un podcast nécessaire.

L’esprit de Néfertiti réveillé

C’est − réjouissons-nous − la première fiction pour enfants de France Inter, déjà fournisseur de podcasts pour les plus petits (« Toudou », « Oli » et « Bestioles », pour les 2 à 5 ans) et les plus grands avec les merveilleusement vitaminées « Odyssées », de Laure Grandbesançon. Cette fois, c’est Vincent Hazard qui a imaginé l’histoire de Tina. Plume connue des plus grandes oreilles (« Panda », « Opération Lima », « 22 millions : l’affaire Bygmalion », c’est lui), il a cette fois imaginé une histoire pharaonique pour les 7-12 ans. Soit Tina, 10 ans, partie rejoindre son père en Egypte. Archéologue de renom, ce dernier vient de découvrir le très convoité tombeau de Néfertiti, mais, en l’ouvrant, a réveillé l’esprit de sa momie. A partir de là, commence une chasse aux trésors et une course contre la montre qu’orchestre merveilleusement le réalisateur Cédric Aussir.

Histoire(s) d’amour

Dire combien c’est beau et intelligent. Dire aussi tout ce que la radio offre parfois de merveilles en matière de création. Que, s’il fallait en choisir deux en cette rentrée, il y aurait « Extrêmement fort et incroyablement près », réalisée par Cédric Aussir, et « Alice et Hadrien », mise en ondes par Sabine Zovighian et écrite par Claire Richard, couple radiophonique à qui l’on doit aussi « La Dernière Nuit d’Anne Bonny ». Mais d’abord, le pitch : légende de l’art contemporain, Alice (subtilement incarnée par Danièle Lebrun, de la Comédie-Française) vit seule dans sa maison peuplée de souvenirs et de fantômes quand Hadrien, jeune critique d’art aussi admiratif qu’ambitieux, vient réveiller en elle le désir.

A deux voix, ils racontent leur histoire, inspirée par les couples formés par Louise Bourgeois et Jerry Gorovoy, Marguerite Yourcenar et Jerry Wilson ou encore Marguerite Duras et Yann Andréa. Bien qu’exact, ce résumé est terriblement réducteur en comparaison avec le texte de Claire Richard d’une intelligence et d’une élégance rares. Dire alors que, et avec l’agilité d’une fildefériste, jouant sur les temporalités et tissant des correspondances, grâce à la pertinence de son usage des archives, grâce, aussi, à la musique (composée pour l’occasion par son complice Michael Liot et Thibault Marchal), Sabine Zovighian signe, une fois encore, une réalisation magistrale.

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