La ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 23 octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » Ce sont des documents essentiels pour permettre à la France d’accélérer la lutte contre le dérèglement climatique et la transition énergétique, qui auront des conséquences concrètes sur le quotidien des Français, en
Ce sont des documents essentiels pour permettre à la France d’accélérer la lutte contre le dérèglement climatique et la transition énergétique, qui auront des conséquences concrètes sur le quotidien des Français, en matière de transports, de logement, ou d’alimentation. Le gouvernement a mis en consultation publique, lundi 4 novembre et jusqu’au 15 décembre, les deux outils de pilotage de la politique climatique et énergétique du pays : la 3e stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la 3e programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La première porte sur l’horizon 2030, la seconde sur 2035 et toutes deux visent l’atteinte de la neutralité carbone d’ici à 2050.
Ces feuilles de route affichent des ambitions élevées, mais les interrogations restent entières sur la capacité de la France à les tenir. Leur présentation accuse plus d’un an de retard en raison de nombreux reports et de la dissolution de l’Assemblée nationale, en juin. Ces derniers mois, le Haut Conseil pour le climat a plusieurs fois mis en garde contre des « risques de recul de l’ambition de la politique climatique » faute d’adoption de ces textes, qui avaient déjà fait l’objet de consultations.
« Aller plus vite et plus loin » : la SNBC trace le chemin vers une baisse des émissions brutes de gaz à effet de serre non plus de 40 % mais de 50 % entre 1990 et 2030, une conséquence de la nouvelle ambition climatique européenne. Les rejets carbonés doivent ainsi être réduits d’environ 5 % par an entre 2022 et 2030, contre 2 % de réduction annuelle en moyenne de 2017 à 2022.
« Plan de bataille »
Malgré les bons résultats de 2023 (− 5,8 %), la marche est encore haute : la France doit passer de 373 millions de tonnes équivalent CO2 (MtéqCO2), hors importations, en 2023 à 270 MtéqCO2 en 2030. « Sur les six derniers mois, la baisse ralentit un peu, ce qui peut être dû à la météo mais qui montre la nécessité d’accélérer encore », a reconnu Agnès Pannier-Runacher. La ministre de la transition écologique, qui a lancé la consultation publique aux côtés de François Durovray et Olga Givernet, respectivement ministres délégués chargés des transports et de l’énergie.
Pour y parvenir, le gouvernement détaille son « plan de bataille » secteur par secteur. Dans les transports, le plus polluant (un tiers des rejets), le gouvernement souhaite baisser les émissions de 31 % entre 2022 et 2030, un effort colossal alors qu’elles ont jusqu’à présent stagné. Il mise sur de nombreux leviers d’ici à la fin de la décennie, dont la progression des véhicules électriques (pour atteindre les deux tiers des ventes de véhicules neufs), des bornes de recharge (400 000 publiques contre 130 000 aujourd’hui) et une forte hausse des transports en commun (+ 25 %). Mais aussi un doublement du fret ferroviaire et du réseau de pistes cyclables (pour atteindre 100 000 km), une maîtrise de la demande grâce au télétravail ou encore une tarification carbone du transport aérien progressivement augmentée.
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