Julie Battilana, professeure de sociologie des organisations à la Harvard Business School (Etats-Unis), détient la chaire d’innovation sociale de la Harvard Kennedy School ; sa coautrice, Tiziana Casciaro, est professeure de comportement organisationnel à l’Ecole de gestion Rotman de l’université de Toronto (Canada). C’est l’alliance de leurs connaissances – sur les entreprises pour l’une, sur les individus
Julie Battilana, professeure de sociologie des organisations à la Harvard Business School (Etats-Unis), détient la chaire d’innovation sociale de la Harvard Kennedy School ; sa coautrice, Tiziana Casciaro, est professeure de comportement organisationnel à l’Ecole de gestion Rotman de l’université de Toronto (Canada).
C’est l’alliance de leurs connaissances – sur les entreprises pour l’une, sur les individus pour l’autre – qui a permis de forger une approche très originale de l’analyse du pouvoir dans nos sociétés. Le livre, écrit à quatre mains et publié en 2021 chez Simon & Schuster, a été traduit et adapté au lectorat français par Julie Battilana sous le titre Le Pouvoir, pour tous ! Comprendre les dynamiques du pouvoir pour transformer le monde (Dunod, 360 pages, 26,90 euros).
Votre ouvrage oscille entre deux styles contrastés. L’un, très américain, ressemble aux livres de conseil en management, avec des principes frappés au coin du bon sens et des portraits de personnages exemplaires. L’autre style, plus européen, l’apparente à un manifeste politique et tire de l’analyse conceptuelle des outils pour renverser le système, au nom d’un idéal de société meilleure. Pourquoi ce choix, assez déroutant ?
L’objectif du livre est de démocratiser l’accès à la connaissance sur le pouvoir et de pousser les lecteurs à prendre conscience du rôle que nous avons toutes et tous à jouer pour éviter les abus de pouvoir dans les organisations et les sociétés, et pour accroître notre capacité à agir ensemble afin de faire face à la crise économique, sociale, environnementale et politique à laquelle nous sommes confrontés.
Mon travail de recherche sur le « changement divergent » (c’est-à-dire en rupture par rapport aux normes existantes) m’a appris qu’être exposé à des environnements institutionnels différents permet plus facilement d’innover et de mettre en œuvre des changements qui s’éloignent des sentiers battus.
Etant franco-américaine et connaissant bien les normes des deux côtés de l’Atlantique, j’ai voulu m’appuyer sur cette expérience pour écrire un livre à la fois accessible au lecteur et fermement ancré dans la recherche, soucieux de répondre à la fois aux questions les plus simples sur les relations de pouvoir interpersonnelles et aux questions les plus complexes sur les dynamiques de pouvoir dans les organisations et la société.
Vous présentez tout au long de l’ouvrage des personnages quelque peu héroïsés, incarnant des modèles à suivre, telle Lia Grimanis, ancienne femme d’affaires et de pouvoir canadienne devenue la fondatrice d’une association d’aide aux femmes sans abri. Pourquoi ce procédé ?
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