Le Kremlin dans l’incertitude après la victoire annoncée de Donald Trump

Le Kremlin dans l’incertitude après la victoire annoncée de Donald Trump

Le président russe Vladimir Poutine, à Moscou, le 5 novembre 2024. VYACHESLAV PROKOFYEV / AP Entre ironie et scepticisme, les élites russes préféraient en plaisanter : « Donald Trump ou Kamala Harris ? A Moscou, on sait pour qui les Américains veulent vraiment voter… Vladimir Poutine ! » Dans l’entourage du chef du Kremlin, la victoire du candidat républicain, mercredi

Le président russe Vladimir Poutine, à Moscou, le 5 novembre 2024.

Entre ironie et scepticisme, les élites russes préféraient en plaisanter : « Donald Trump ou Kamala Harris ? A Moscou, on sait pour qui les Américains veulent vraiment voter… Vladimir Poutine ! » Dans l’entourage du chef du Kremlin, la victoire du candidat républicain, mercredi 6 novembre, ne suscite toutefois pas le même enthousiasme qu’en 2016, lors de la première élection du milliardaire. « Peu importe qui sera élu. Finalement, Washington est contre nous. Rien n’a changé. Rien ne changera », confiait un haut diplomate russe à la veille de la présidentielle américaine.

Les dirigeants politiques comme les hommes d’affaires russes le rappellent d’une même voix : les espoirs qu’ils avaient nourris avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2017 ont vite été douchés ; et ses liens supposément privilégiés avec Vladimir Poutine ne s’étaient pas concrétisés en de meilleures relations bilatérales. Les premières sanctions américaines contre Moscou, prises après l’annexion de la Crimée, en 2014, n’ont pas été levées. Au contraire, elles se sont même multipliées sous la première présidence Trump.

Le Kremlin a rapidement rappelé, mercredi, qu’il jugerait Donald Trump « sur des actes concrets ». Vladimir Poutine ne prévoit pas de l’appeler pour le féliciter, a déclaré son porte-parole Dmitri Peskov. « N’oublions pas que nous parlons d’un pays hostile qui est directement et indirectement impliqué dans une guerre contre notre Etat », a-t-il insisté.

Pour sa part, Dmitri Medvedev, l’ancien président russe devenu l’une des voix les plus nationalistes à Moscou, a déjà prévenu : « Nous n’avons aucune raison d’avoir de grandes attentes. Pour la Russie, les élections ne changeront rien, puisque les positions des candidats reflètent pleinement le consensus bipartite sur la nécessité de vaincre notre pays », a-t-il prévenu.

« Orientation russophobe »

Lui qui, au Kremlin de 2008 à 2012, avait joué la complicité avec les présidents américains et les chefs d’Etat et de gouvernement européens, ne cache pas aujourd’hui sa méfiance face à un Donald Trump trop vite vu en allié du Kremlin : « Un Trump fatigué, débitant des platitudes telles que “je proposerai un accord” et “j’ai d’excellentes relations avec…”, sera contraint de se conformer à toutes les règles du système. Il ne peut pas arrêter la guerre en Ukraine. Ni en un jour, ni en trois jours, ni en trois mois. Et s’il essaie vraiment, il pourrait devenir le nouveau JFK. »

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