La filière hippique prévoit d’organiser une manifestation à Paris jeudi 7 novembre dans l’après-midi, entre la place Denfert-Rochereau, dans le 14ᵉ arrondissement, et la place Vauban, derrière les Invalides. ALAN CROWHURST / AP C’est une décision rarissime : la filière hippique annule les courses prévues jeudi 7 novembre pour accompagner une grève et une manifestation à Paris des
C’est une décision rarissime : la filière hippique annule les courses prévues jeudi 7 novembre pour accompagner une grève et une manifestation à Paris des organisations du trot et du galop. Ces derniers protestent contre un projet de hausse de la fiscalité sur les paris, malgré les assurances données par le ministre délégué chargé du budget, Laurent Saint-Martin.
Les seuls précédents à l’annulation des courses en France remontent aux guerres mondiales et plus récemment à la période du Covid.
La filière s’est alarmée la semaine dernière d’un amendement du gouvernement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoyant d’augmenter la fiscalité des jeux et des paris, notamment hippiques. Laurent Saint-Martin, a déclaré dimanche qu’il « ne souhait[ait] pas » que la filière des courses hippiques soit taxée et, le lendemain, l’amendement était rejeté par l’Assemblée nationale.
Mais, pour la filière, la menace d’un alourdissement de la fiscalité n’est pas écartée. « Bien que l’amendement du gouvernement visant à augmenter la fiscalité sur les paris hippiques ait été rejeté, il est indispensable de maintenir la pression sur le gouvernement et les élus », déclarent les fédérations France Galop et Société du trotteur français dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse mercredi.
« Ce sujet risque d’être à nouveau présenté au Sénat ou à tout autre moment dans le process d’adoption du budget et les courses ne doivent pas être une variable d’ajustement budgétaire », poursuivent-elles. « Il est primordial de faire comprendre à l’ensemble de la classe politique, à travers une forte mobilisation jeudi, que nous ne lâcherons rien car nos emplois sont en jeu », ajoutent les organismes.
« Nous avons besoin (…) de la filière équine »
La filière prévoit d’organiser une manifestation à Paris jeudi après-midi, entre la place Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement, et la place Vauban, derrière les Invalides. Si, pour des raisons de sécurité, les manifestants ne se déplaceront pas à cheval, il y aura quelques chevaux sur place, notamment avec le dresseur italien Mario Luraschi.
Jeudi, il aurait dû y avoir environ 25 courses dans trois hippodromes, qui seront donc fermés, un « effort » que la filière évalue à 3 millions d’euros.
L’amendement prévoyait d’augmenter la taxe de 6,9 % à 7,5 % sur les produits brut des jeux des paris hippiques passés dans le réseau physique (PMU, hippodromes) et de 6,9 % à 15 % pour les paris en ligne. Il prévoyait aussi d’augmenter la fiscalité des publicités et des offres promotionnelles des opérateurs, du produit brut de certains jeux de casinos, du poker en ligne et des paris sportifs physiques (de 6,6 % à 7,6 %) et en ligne (de 10,6 % à 15 %).
« C’est un amendement qui permet d’harmoniser la fiscalité sur le produit brut des jeux », pour adresser notamment les plus dynamiques et les plus addictogènes, a expliqué mercredi Laurent Saint-Martin, interpellé sur le sujet par la députée (Mayenne, Les Démocrates) Géraldine Bannier, lors de la séance de questions au gouvernement.
Rappelant que « le PMU finance la vie agricole de notre pays à hauteur de 600 millions d’euros par an », le ministre a déclaré : « Nous avons besoin de ces acteurs, de la filière équine, et nous voulons la protéger. » « Nous avons donné un avis favorable au sous-amendement permettant de stabiliser la fiscalité à 7 % et pas au-delà pour les paris hippiques physiques ou en ligne. »
De son côté, Géraldine Bannier a estimé que « l’écosystème actuel est vertueux : 75 % des enjeux sont reversés aux joueurs, 16 % servent à financer la filière, font vivre l’écosystème des éleveurs, [des] entraîneurs, [des] propriétaires, [des] jockeys… »
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