Andrzej Duda, le président polonais, à l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York, le 24 septembre 2024. STEPHANIE KEITH / GETTY IMAGES VIA AFP En Pologne, tout le monde n’est pas déçu par le résultat des élections américaines, loin s’en faut. Le président Andrzej Duda, issu du parti ultraconservateur Droit et justice (PiS) et en cohabitation
En Pologne, tout le monde n’est pas déçu par le résultat des élections américaines, loin s’en faut. Le président Andrzej Duda, issu du parti ultraconservateur Droit et justice (PiS) et en cohabitation houleuse avec la coalition démocrate dirigée par Donald Tusk, n’a pas attendu les résultats officiels pour féliciter chaleureusement Donald Trump. « Vous y êtes parvenu ! », s’est-il enthousiasmé sur le réseau social X, mercredi 6 novembre. Le président du PiS, Jaroslaw Kaczynski, s’est également dit « heureux » de ce résultat.
Dans la perspective de l’élection présidentielle de mai 2025, la victoire du candidat républicain redonne espoir au PiS, qui en avait fait un partenaire privilégié voire exclusif, quand elle était au pouvoir de 2015 à 2023. En difficulté dans les sondages, le parti de Jaroslaw Kaczynski espère faire de « l’union des conservateurs » des deux côtés de l’Atlantique un discours porteur, en dénonçant la frilosité ouverte que les libéraux polonais ont toujours affichée à l’égard de Donald Trump.
Depuis sa prise de fonctions, en décembre 2023, le premier ministre, Donald Tusk, a multiplié les piques à l’encontre du candidat républicain, allant jusqu’à ironiser sur ses ennuis judiciaires. La page est tournée. « J’attends avec impatience notre coopération pour le bien des nations polonaise et américaine », a-t-il commenté, mercredi. Le 2 novembre, il avait écrit sur X : « Certains prétendent que l’avenir de l’Europe dépend des élections américaines, alors qu’il dépend avant tout de nous. (…) Quelle qu’en soit l’issue, l’ère de l’externalisation géopolitique est révolue. »
Meilleur élève de l’OTAN
C’est ce message qui prévaut chez les officiels polonais depuis l’annonce des résultats des élections américaines. « L’Europe doit, de manière urgente, prendre une plus grande responsabilité pour sa sécurité, a déclaré le ministre des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski. En matière de dépenses militaires et de décisions sur la politique migratoire, la Pologne fait déjà ce que nos alliés commenceront bientôt à faire. (…) La Pologne sera leader du processus de renforcement de la résistance de l’Union européenne. »
Le pays bénéficie à cet égard d’un argument de poids : un budget de la défense porté à plus de 4 % du PIB depuis le début de la guerre en Ukraine, et plusieurs dizaines de milliards d’euros investis chaque année pour la modernisation de ses forces armées. Cette position de « meilleur élève » de l’OTAN donne à Varsovie une carte à jouer vis-à-vis de l’industrie américaine de défense ainsi que du prochain locataire de la Maison Blanche. « Je suis sûr que nous allons avoir de multiples opportunités pour trouver de nouveaux projets communs afin de renforcer notre coopération », a écrit le ministre de la défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, dans sa lettre de félicitation à Donald Trump.
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