Une fois de plus, les lobbyistes des énergies fossiles sont présents en masse lors d’une conférence mondiale sur le climat. Plus de 1 770 personnes défendant les intérêts d’entreprises intervenant dans le charbon, le pétrole et le gaz ont obtenu une accréditation pour la COP29 de Bakou, a déploré, vendredi 15 novembre, une coalition d’ONG, Kick Big Polluters
Une fois de plus, les lobbyistes des énergies fossiles sont présents en masse lors d’une conférence mondiale sur le climat. Plus de 1 770 personnes défendant les intérêts d’entreprises intervenant dans le charbon, le pétrole et le gaz ont obtenu une accréditation pour la COP29 de Bakou, a déploré, vendredi 15 novembre, une coalition d’ONG, Kick Big Polluters Out. Ils étaient 2 500 à la COP28 en 2023, un record, et 640 l’année d’avant. Une hérésie, pour les associations, alors que cette grand-messe doit accélérer la lutte contre le dérèglement climatique, dont les énergies fossiles sont la principale cause.
Ce regroupement de 450 organisations – dont Global Witness, Greenpeace et Transparency International – a épluché la liste provisoire des 52 000 participants publiée par l’ONU, qui rassemble des délégués, des entreprises, des chercheurs ou des ONG de tous les pays.
Les lobbyistes sont plus nombreux que les délégations nationales, à l’exception de trois : l’Azerbaïdjan (2 229 membres), le Brésil, qui accueillera la prochaine COP (1 914), et la Turquie (1 862). Leur nombre dépasse également le total des représentants des dix pays les plus vulnérables au changement climatique (dont le Tchad, le Soudan ou le Mali).
Une place au sein des délégations nationales
Les défenseurs des industries fossiles, qui travaillent par exemple pour ExxonMobil, Shell, Chevron ou BP, ont en général un statut d’observateur ; ils ont obtenu un accès grâce à des associations professionnelles, comme l’Association internationale pour l’échange de droits d’émission (IETA), une coalition d’entreprises.
Mais les lobbyistes font également directement partie des délégations nationales, ce qui leur confère une place au cœur des négociations climatiques. Le Japon a intégré à sa délégation le géant du charbon Sumitomo ; le Canada a amené les producteurs de pétrole Suncor et Tourmaline ; le Royaume-Uni a envoyé 20 lobbyistes ; et l’Italie a fait venir des employés des géants de l’énergie ENI et Enel.
En France, six représentants de TotalEnergies sont accrédités, dont son PDG, Patrick Pouyanné. Il est présent en tant qu’« invité » du pays hôte, tandis que d’autres salariés de la compagnie viennent au titre de l’association Entreprises pour l’environnement – que présidele même Patrick Pouyanné –, de BusinessEurope, une association patronale européenne, et de l’IETA.
« Si ces lobbyistes participent à la conversation sur le climat, ils influenceront les politiques, causeront des distractions et retarderont les vraies solutions. Ils se soucient peu des intérêts des populations, dénonce Ogunlade Olamide Martins, de l’ONG Corporate Accountability and Public Participation Africa, basée au Nigeria. Tout ce qui compte pour eux ce sont les profits, l’expansion des entreprises et l’influence économique. »
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