Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, assiste au discours de Donald Trump lors du gala de l’America First Policy Institute qui se tient à Mar-a-Lago le 14 novembre 2024 à Palm Beach, en Floride. JOE RAEDLE / AFP Le président de la Chambre américaine des représentants Mike Johnson a persisté dimanche 17 novembre, malgré
Le président de la Chambre américaine des représentants Mike Johnson a persisté dimanche 17 novembre, malgré les pressions, dans son opposition à la publication d’un rapport parlementaire sur les agissements reprochés à Matt Gaetz, choisi par Donald Trump comme ministre de la Justice.
Matt Gaetz, élu de Floride à la Chambre des représentants, en a démissionné mercredi soir peu après l’annonce du choix du président élu, qui a provoqué des remous en raison du caractère très controversé du personnage et de son manque d’expérience juridique.
Sa démission a mis de facto un terme à l’enquête de la commission d’éthique de la Chambre pour infractions sexuelles présumées, y compris une relation avec une mineure qu’il dément, consommation illégale de stupéfiants, détournement de fonds de campagne et diverses fautes professionnelles.
« Brouillon sommaire »
Le président républicain de cette assemblée, M. Johnson, a réaffirmé dimanche que la publication du rapport n’avait plus lieu d’être. Mais des élus des deux bords appellent à ce qu’il soit au moins transmis au Sénat, qui statue sur les nominations présidentielles.
« A ma connaissance, ce rapport n’est pas encore fini, il est encore à l’état de brouillon sommaire et n’était pas prêt à être publié », a-t-il déclaré sur CNN. « Puisque Matt Gaetz a quitté le Congrès, je ne pense pas qu’il serait adéquat de le publier », a-t-il poursuivi. « Le Sénat a un processus rigoureux d’examen et de contrôle, mais il n’a pas besoin de s’appuyer sur un rapport ou un brouillon de rapport », a-t-il également argué.
Au ministère de la justice, Matt Gaetz « sera un réformateur. Et je crois que c’est pour cela que l’establishment à Washington est tellement bouleversé par ce choix », a-t-il par ailleurs affirmé sur Fox News.
Un rapport « absolument » nécessaire
A contrario, Adam Schiff, un élu démocrate à la Chambre et l’un des plus farouches adversaires de Donald Trump, a jugé nécessaire que le Sénat ait accès aux conclusions de cette commission. « Allons-nous vraiment avoir un ministre de la justice contre lequel il existe des accusations crédibles d’implication dans l’exploitation sexuelle de mineure, de potentielle consommation illicite de drogue et d’obstruction à une enquête ? », s’est interrogé M. Schiff, qui vient d’être élu sénateur de Californie, sur CNN.
« Si le Sénat devait confirmer sa nomination sans avoir vu le rapport de la commission d’éthique ou devait autoriser des nominations en urgence [sans validation parlementaire] cela reviendrait à abdiquer sa responsabilité » constitutionnelle, a-t-il souligné. Selon lui, par des choix aussi controversés, Donald Trump cherche délibérément à « établir que les membres du Congrès américain ne lui résistent sur rien. S’ils confirment Matt Gaetz, ils feront tout ce qu’il voudra ».
Un sénateur républicain, Markwayne Mullin (Oklahoma), a également estimé « absolument » nécessaire qu’au moins le Sénat, sinon l’ensemble des citoyens américains, ait connaissance du rapport. « Je pense que le Sénat devrait y avoir accès maintenant », a-t-il dit sur NBC. « Nous donnerons à Matt Gaetz les mêmes chances qu’à tous les responsables choisis par le président Trump », a-t-il assuré.
Matt Gaetz est accusé d’avoir eu une relation sexuelle avec une jeune fille de 17 ans, ce qu’il dément, et a été visé par une enquête fédérale qui s’est conclue par un non-lieu, a-t-il assuré en 2023.
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