Les agriculteurs mettent la pression sur l’exécutif pour empêcher la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur

Les agriculteurs mettent la pression sur l’exécutif pour empêcher la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur

Des agriculteurs français opposés à l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur bloquent l’autoroute à Velizy-Villacoublay (Yvelines), le 17 novembre 2024. MICHEL EULER / AP Rarement la classe politique française aura été aussi unanime. Rarement les agriculteurs auront semblé douter à ce point des promesses qui leur sont faites. Alors que sourd à nouveau dans l’ensemble

Des agriculteurs français opposés à l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur bloquent l’autoroute à Velizy-Villacoublay (Yvelines), le 17 novembre 2024.

Rarement la classe politique française aura été aussi unanime. Rarement les agriculteurs auront semblé douter à ce point des promesses qui leur sont faites. Alors que sourd à nouveau dans l’ensemble du pays la colère agricole, l’exécutif, comme l’opposition, dénoncent d’une seule voix, ou presque, le traité avec le Mercosur, honni du monde paysan. L’accord de libre-échange que l’Union européenne veut signer d’ici à la fin de l’année avec les pays du marché commun sud-américain (Mercosur) : Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Bolivie, est paré de tous les vices par gauche et droite confondues.

« La France ne signera pas en l’état ce traité », avance Emmanuel Macron, dimanche 17 novembre, depuis l’Argentine où il vient de s’entretenir avec l’ultralibéral président argentin, Javier Milei. Le chef de l’Etat, qui devait atterrir quelques heures plus tard à Rio de Janeiro, au Brésil, pour un sommet du G20 lundi et mardi avant de s’envoler vers le Chili, promet de peser de tout son poids pour empêcher cet accord qu’il juge « très mauvais » pour l’agriculture. Ses mots font écho à ceux du premier ministre, Michel Barnier, qui, l’avant-veille, avait pris son ton le plus ferme sur France Bleu pour dire « non à ce traité ».

« Nous refusons d’ouvrir les marchés européens à du poulet dopé aux antibiotiques, à du bœuf élevé sur fond de déforestation, au maïs traité à l’atrazine… », s’alarmaient dès le 4 novembre plus de 200 députés de tous bords dans Le Figaro, appelant le gouvernement à faire preuve de « courage » pour bloquer ce traité « absurde ». Le 12 novembre, dans Le Monde, ce ne sont pas moins de 600 députés et sénateurs qui ont appelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à respecter « l’expression démocratique de la quasi-unanimité des parlementaires français ».

Paris ne peut pas opposer son véto

Cette convergence des luttes entre politiques et représentants de l’agriculture n’aura pas empêché éleveurs et maraîchers de manifester leur désespoir. Dès dimanche soir, les tracteurs perturbaient la circulation automobile en Ile-de-France. « Macron, si tu vas à Rio, n’oublie pas tes péquenots ! », lisait-on sur le capot des engins. Les manifestations devaient se poursuivre lundi dans l’ensemble du pays avec des « feux de colère » attendus dans la plupart des départements. Les exploitants devaient stationner leurs tracteurs sur les rues, places et grandes artères où figure le nom « Europe ». L’objectif est d’« interpeller l’opinion » contre une « Europe passoire », explique Arnaud Rousseau, patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) dans La Tribune Dimanche du 17 novembre.

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