Les jeunes ont-ils un rapport différent à l’argent ? Oui, à plusieurs égards, montre la 6e édition de l’Observatoire du sens de l’argent Crédit coopératif/Viavoice, réalisée en partenariat avec l’Ecole supérieure de commerce de Paris. Mais les résultats vont parfois à l’encontre de l’image qu’a la génération Z (née entre la fin des années 1990 et des
Les jeunes ont-ils un rapport différent à l’argent ? Oui, à plusieurs égards, montre la 6e édition de l’Observatoire du sens de l’argent Crédit coopératif/Viavoice, réalisée en partenariat avec l’Ecole supérieure de commerce de Paris. Mais les résultats vont parfois à l’encontre de l’image qu’a la génération Z (née entre la fin des années 1990 et des années 2000), note le sociologue Arnaud Zegierman, cofondateur de l’institut Viavoice.
Des jeunes aspirant à « se faire du fric rapido sans trop bosser », c’est un des clichés sur la génération Z. Qu’en est-il ?
Pas mal d’idées fausses circulent sur eux. Certes, notre baromètre montre que les 16-24 ans ont un rapport différent à l’argent, plus décomplexé [le sondage a été mené en ligne fin août et début septembre auprès de 1 400 personnes, dont 529 16-24 ans]. Ils nous disent que gagner le plus possible est un objectif pour réussir leur vie (76 %), être heureux (69 %) et être intégrés (51 %), bien plus que la population générale (respectivement 62 %, 60 % et 42 %).
Qu’ils ne veulent plus bosser est en revanche faux, nos études témoignent de niveaux d’adhésion au travail équivalents à ceux de leurs aînés. Les entreprises déplorent qu’ils démissionnent plus facilement et qu’ils soient plus exigeants ? Ce qu’elles considèrent comme une évolution des valeurs relève plus du contexte.
Les jeunes sont moins nombreux, le rapport de force démographique s’est inversé. Les jeunes diplômés ont plus de choix et en profitent. Si un concurrent leur propose plus d’argent, il n’y a rien de surprenant à ce qu’ils partent, c’est aux entreprises d’apprendre à les garder. Le salaire s’avère d’autant plus crucial pour eux que la question du pouvoir d’achat est centrale avec l’inflation.
On les dépeint parfois également individualistes, fatalistes…
S’ils sont face à des enjeux colossaux, notamment écologiques, ils ne se voient pas comme une génération sacrifiée. On les imagine plus fatalistes qu’ils le sont. Sur l’évolution de leurs finances et leur avenir, ils se disent confiants à respectivement 62 % et 71 %, contre 55 % et 67 % pour la population globale. Sur l’avenir de la société française et de la planète, ils ne sont certes pas optimistes, seul environ un sur trois est confiant. Les jeunes Français restent des Français, culturellement pessimistes, mais ils le sont moins que leurs aînés.
Un peu plus que l’ensemble des personnes interrogées (60 % contre 56 %), ils estiment pouvoir changer ce qui ne va pas dans la société, d’abord par leur consommation et leur vote. Près d’un 16-24 ans sur deux (47 %) estime aussi que la façon de placer son argent peut avoir un impact, soit neuf points de plus que la population globale.
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