Le dossier néo-calédonien sous la pression des maires

Le dossier néo-calédonien sous la pression des maires

Pascal Vittori, président de l’Association française des maires en Nouvelle-Calédonie au congrès annuel de l’AMF, à Paris, le 21 novembre 2024. CYRIL BITTON POUR « LE MONDE » Encouragés par le président du Sénat, Gérard Larcher, poussés sur le devant de la scène par celui de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, et soutenus par les parlementaires

Pascal Vittori, président de l’Association française des maires en Nouvelle-Calédonie au congrès annuel de l’AMF, à Paris, le 21 novembre 2024.

Encouragés par le président du Sénat, Gérard Larcher, poussés sur le devant de la scène par celui de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, et soutenus par les parlementaires qui ont amendé ces jours derniers le budget pour 2025, les élus locaux de Nouvelle-Calédonie donnent à leur tour de la voix pour sauver leur territoire.

Vendredi 21 novembre, le congrès annuel de l’AMF s’est exceptionnellement conclu par une intervention de l’un d’eux, Pascal Vittori, élu de Bouloupari et président de l’Association française des maires (non indépendantiste) en Nouvelle-Calédonie. La droite a ainsi montré qu’elle entendait occuper le terrain sur ce dossier explosif pour la République, même si M. Vittori a parlé au nom des 33 maires néo-calédoniens, en l’absence de son alter ego de l’association indépendantiste Florentin Dedane.

Les communes, surtout celles du Grand Nouméa, victimes de graves destructions depuis le 13 mai, affrontent les conséquences dramatiques de l’insurrection. « Nous appelons à l’aide, à la solidarité nationale », a déclaré M. Vittori, en présence du premier ministre Michel Barnier, et en rappelant les données de la crise : « Une baisse de 20 à 30 % du produit intérieur brut calédonien, soit la perte de 2 milliards d’euros de richesse, un tiers de la population active au chômage et -25 % de recettes de fonctionnement pour nos communes. »

« Nous n’avons rien de concret »

Faute de fiscalité propre, les ressources de ces dernières dépendent de ce que leur reversent les trois provinces et le gouvernement néo-calédoniens, et sont brutalement revenues à leur niveau de 2015. Les besoins immédiats sont estimés à 180 millions d’euros – dont 54 millions pour le fonctionnement et 74 millions pour amorcer la reconstruction. Or, dès le mois de mars, avant même les émeutes de Nouméa, les communes avaient été privées de la fiscalité additionnelle que devait leur verser le gouvernement local en raison de la crise du nickel.

Dès lundi, au Palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), l’AMF avait exposé ses propositions pour financer la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie – fonds de solidarité pour des subventions exceptionnelles en 2024, révision du fonds intercommunal de préréquation, loi d’orientation – et offert une tribune à ses maires. Dont Florence Rolland, jeune maire de La Foa, en province Sud, et membre du mouvement loyaliste Génération NC du député Nicolas Metzdorf (qui appartient au groupe parlementaire de Renaissance). Elle vient d’être élue présidente de l’Association des collectivités et des communes des outre-mer (130 collectivités).

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