La saignée chez ThyssenKrupp, nouvel exemple de la crise industrielle allemande

La saignée chez ThyssenKrupp, nouvel exemple de la crise industrielle allemande

Devant l’entrée du site de Thyssenkrupp Steel Europe à Duisbourg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), le 25 novembre 2024. CHRISTOPH REICHWEIN / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP La série noire continue dans l’industrie allemande. Lundi 25 novembre, la branche sidérurgique de ThyssenKrupp a annoncé la suppression de 11 000 emplois d’ici à 2030, sur les 27 000 que compte l’aciériste de la Ruhr, emblématique de

Devant l’entrée du site de Thyssenkrupp Steel Europe à Duisbourg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), le 25 novembre 2024.

La série noire continue dans l’industrie allemande. Lundi 25 novembre, la branche sidérurgique de ThyssenKrupp a annoncé la suppression de 11 000 emplois d’ici à 2030, sur les 27 000 que compte l’aciériste de la Ruhr, emblématique de la sidérurgie allemande depuis ses origines. Ce plan social majeur intervient dans un contexte de grande vague de destructions d’emplois industriels outre-Rhin, qui touche particulièrement l’automobile, spécialité centrale du « made in Germany ».

ThyssenKrupp Steel Europe (TKSE), en crise depuis une décennie, était jusqu’ici parvenu à limiter l’ampleur des baisses d’effectifs. Le plan présenté lundi par la direction représente une rupture fondamentale dans l’histoire du groupe à forte tradition sociale : 5 000 emplois vont disparaître dans la production et les services administratifs d’ici à 2030, un site de production doit fermer. Et 6 000 autres postes seront « transférés » hors de l’entreprise par des mesures d’externalisation de services ou de vente d’activités, précise le communiqué.

Ces chiffres, proposés à la discussion avec le syndicat IG Metall, sont encore susceptibles d’évoluer. Mais tout porte à croire que 40 % des effectifs d’une des entreprises les plus traditionnelles du « made in Germany » vont disparaître. TKSE prévoit une réduction massive des quantités d’acier produites, qui devraient passer de 11,5 millions de tonnes actuellement à 8,7 millions à 9 millions de tonnes par an d’ici à la fin de la décennie.

Déclin de la demande européenne

La direction précise réagir aux « changements fondamentaux et structurels sur le marché européen de l’acier », confronté à des surcapacités et à la « hausse des importations d’acier bon marché » en provenance d’Asie. Ce plan radical survient quelques mois après l’arrivée controversée du milliardaire Daniel Kretinsky, entré au capital du sidérurgiste au printemps 2024 à hauteur de 20 % des parts, par le biais de sa société EP Group, et qui devrait grimper à 50 % du capital.

Cette montée en puissance de l’homme d’affaires tchèque au sein de l’aciériste avait conduit à des démissions en série au sein de la direction au mois d’août. Avec l’appui du milliardaire, le groupe a, en tout cas, confirmé ses engagements dans la transition énergétique. ThyssenKrupp, véritable mythe industriel, a reçu, fin 2022, 2 milliards d’euros de subvention issus de fonds fédéraux et régionaux pour faire passer ses hauts-fourneaux à l’hydrogène.

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