Le tribunal administratif de Strasbourg a jugé, mardi 26 novembre, « illégale » l’interdiction, décidée par le président de l’université de la ville, d’une conférence prévue dans l’établissement en présence de l’eurodéputée (La France insoumise) Rima Hassan. Les juges ont considéré que le refus du président de l’université d’autoriser la tenue de cette conférence « portait atteinte à la
Le tribunal administratif de Strasbourg a jugé, mardi 26 novembre, « illégale » l’interdiction, décidée par le président de l’université de la ville, d’une conférence prévue dans l’établissement en présence de l’eurodéputée (La France insoumise) Rima Hassan.
Les juges ont considéré que le refus du président de l’université d’autoriser la tenue de cette conférence « portait atteinte à la liberté d’expression », a rapporté le tribunal dans un communiqué. La conférence, intitulée « Union européenne et relations internationales, en présence de l’eurodéputée Rima Hassan », devait se tenir jeudi.
L’université de Strasbourg l’avait interdite le 20 novembre, en évoquant un risque de trouble à l’ordre public en cas de venue de la juriste franco-palestinienne, élue en juin au Parlement européen sur la liste des « insoumis ». « C’est un sujet de censure », a lancé lors de l’audience Rima Hassan, un keffieh sur l’épaule droite, demandant au tribunal de reconnaître qu’il y a « un contexte politique, un climat de censure, dans d’autres pays, dans d’autres universités ».
Absence de « garanties » quant au maintien de l’ordre
Olivier Maetz, qui défendait la direction de l’université, a assuré que l’interdiction de la conférence n’était pas liée « à la personnalité de Mme Hassan ni à ses idées », mais découlait du fait que les organisateurs « ont refusé de se plier au règlement de l’université » en matière de sécurité. Il a fait valoir que l’organisateur de l’événement, le Comité Palestine Unistras, n’avait pas « d’existence légale » et n’avait pas fourni de « garanties » quant au maintien de l’ordre, ni précisé le nombre de participants attendus. Sur Instagram, l’intitulé de la conférence, « Complicité de l’Union européenne dans le génocide à Gaza », diffère en outre de celui qui a été soumis à la direction du campus, a souligné l’avocat.
L’avocate strasbourgeoise de l’eurodéputée, Florence Dole, a rejeté ces arguments, estimant que « la difficulté, c’est la personnalité de Mme Rima Hassan, que l’université ne veut pas recevoir dans ses locaux ». Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi à Sciences Po de laisser se tenir une conférence de Mme Hassan, interdite par l’école également au nom du risque de trouble à l’ordre public. Sciences Po a prévu de faire appel.
L’eurodéputée, qui multiplie les déclarations polémiques sur Israël, est visée par une enquête pour « apologie du terrorisme » après avoir estimé après le 7-Octobre dans une interview qu’il est « vrai » que le mouvement islamiste palestinien Hamas mène une action légitime. Un extrait d’interview tronqué, selon elle.
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