La déclaration du président français Emmanuel Macron, attribuant la crise actuelle d’Haïti aux seuls Haïtiens en les traitant de con, a provoqué un tollé. Parmi les réactions les plus vives, celle de Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire de La France Insoumise (LFI), se démarque par sa force. La députée de la gauche radicale a livré une leçon d’histoire en réponse aux propos méprisants et déplacés du président.
Mathilde Panot a rappelé avec force l’apport historique d’Haïti, premier pays à abolir l’esclavage après sa révolution en 1804. « C’est le premier État antiraciste de l’Histoire », a-t-elle rappelé. Elle a également évoqué les figures intellectuelles haïtiennes qui ont marqué les lettres et la pensée universelles, telles qu’Antenor Firmin, Jacques Roumain, Jacques-Stéphen Alexis, ou encore Lionel Trouillot.
Madame Panot a ensuite pointé du doigt la part de responsabilité de la France dans la situation actuelle d’Haïti. Elle a rappelé que, dès 1825, sous la menace militaire, Haïti a été contraint de verser une «dette de l’indépendance» exorbitante à la France en échange de la reconnaissance de sa souveraineté. Ce fardeau économique, qui a pesé pendant des décennies, a ruiné les bases financières du jeune État haïtien.
Elle a également dénoncé les politiques néocoloniales menées par les grandes puissances, citant notamment l’impact dévastateur des programmes du Fonds monétaire international (FMI) sur l’économie haïtienne. « Le FMI a transformé Haïti en un laboratoire de l’ultralibéralisme, forçant le pays à brader ses biens publics et à détruire ses structures locales au profit des intérêts étrangers.»
Sur la question de la violence armée qui gangrène Haïti, Mathilde Panot a interpellé Emmanuel Macron sur l’origine des armes et des munitions qui circulent librement dans le pays.
Elle a invité le président à examiner la responsabilité des États-Unis dans l’acheminement de ces armes, tout en dénonçant le silence complice de la communauté internationale, y compris de la France, face à ce commerce illicite.
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