Le scandale des cargaisons d’armes et de munitions importées au nom de l’église Épiscopale d’Haïti a une nouvelle fois mis en lumière les failles de nos institutions et le lien troublant entre certains responsables religieux et le trafic d’armes. L’arrestation de Dieuné Day, ex-responsable de l’église Sur le Rocher, constitue un moment clé dans ce dossier qui a choqué l’opinion publique.
Ce dossier, révélé au grand jour par Haïti24, a permis de mettre en lumière les pratiques suspectes de certains individus ayant abusé du statut privilégié d’institutions religieuses pour des activités criminelles. Arrêté en République dominicaine, Dieuné Day a été remis aux autorités haïtiennes ce jeudi par les autorités dominicaines. Cette coopération internationale, quoique rare, souligne l’importance de lutter ensemble contre des réseaux criminels qui ne connaissent pas de frontières. Mais l’essentiel reste à faire : garantir que justice soit rendue.
Ce pasteur, qui faisait l’objet d’un avis de recherche de la Police nationale d’Haïti (PNH), a été renvoyé devant le tribunal criminel par le magistrat Martel Jean Claude pour son rôle présumé dans cette affaire. La question centrale demeure : comment une cargaison de cette ampleur a-t-elle pu passer les contrôles douaniers et administratifs sous le prétexte d’être liée à une institution religieuse ?
Cette affaire soulève des interrogations graves sur l’utilisation abusive du statut privilégié des institutions religieuses en Haïti. Pendant des années, ces entités ont bénéficié d’une certaine immunité sociale et administrative. Ce scandale montre que cette confiance peut être détournée à des fins criminelles, avec des conséquences dévastatrices pour la sécurité du pays.
Il est impératif que cette arrestation ne soit pas un acte isolé, mais le début d’un processus plus large de réforme et de responsabilisation. La justice haïtienne doit aller au bout de ce dossier, non seulement pour établir les responsabilités, mais aussi pour envoyer un message clair : nul n’est au-dessus des lois.
Cet événement doit servir de point de départ pour renforcer les mécanismes de contrôle sur les importations, particulièrement celles effectuées au nom d’institutions bénéficiant de privilèges administratifs. Sans une refonte de ces systèmes, Haïti continuera d’être vulnérable à de tels abus.
Grâce au travail d’investigation de Haïti24, cette affaire a pu sortir de l’ombre. Que cette révélation soit l’occasion pour les autorités de briser le cycle d’impunité qui gangrène notre société et de restaurer, enfin, la confiance des citoyens dans leurs institutions.
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