Selon le Rapport d’Évaluation Rapide de l’Impact de la Crise (RCIA), Haïti aura besoin de 1,34 milliard de dollars américains au cours des deux prochaines années pour couvrir les besoins immédiats générés par la crise sécuritaire.
Ce rapport, qui évalue l’impact de la crise entre 2021 et 2024, s’est concentré sur les régions les plus touchées, notamment la zone métropolitaine de Port-au-Prince et le département de l’Artibonite. Il analyse les répercussions de cette crise sur la population, l’économie, les infrastructures physiques ainsi que les services et institutions de base.
L’évaluation a été réalisée entre juillet et octobre 2024 sous la direction du ministère de l’Économie et des Finances, avec le soutien de la Banque Mondiale, des Nations Unies, de l’Union Européenne et de la Banque Interaméricaine de Développement. Le RCIA définit également un cadre de relèvement et un plan d’investissements pour les exercices 2025 et 2026, alignés sur les priorités définies dans la feuille de route du Premier Ministre pour la transition.
Selon le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé, l’objectif est de « quantifier l’impact de la crise dans les zones les plus touchées par la crise sécuritaire et de définir les interventions urgentes et prioritaires à réaliser non seulement en vue de la stabilisation de la situation et de la relance de l’économie à court et moyen terme, mais aussi de paver la voie vers le relèvement post-crise ».
De son côté, le Ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Fils METELLUS, estime que la transition politique représente une fenêtre d’opportunités pour sortir du cycle de la violence.
Sur le plan économique, le climat des affaires s’est progressivement détérioré depuis 2018, puis s’est fortement aggravé au début de l’année 2021, créant un environnement opérationnel difficile pour les entreprises. La RCIA estime que la production totale de l’économie (PIB) en 2024 est inférieure de 8,5 % de ce qu’elle était en 2015.
Face à cette situation, le RCIA identifie quatre priorités stratégiques pour relancer le pays:
- Appui économique à la diversification économique et réformes institutionnelles pour renforcer la gouvernance économique ;
- Réhabilitation des infrastructures économiques et sociales et réduction de la vulnérabilité aux chocs naturels et climatiques ;
- Promotion de l’accès aux soins de santé, à l’éducation et aux autres services de base ; inclusion sociale ; et sécurité alimentaire ;
- État de droit, sécurité publique et réformes institutionnelles.
La mise en œuvre du plan d’action repose sur une double approche : confronter l’impact immédiat de la crise tout en faisant progresser les réformes et les changements structurels à plus long terme pour s’attaquer aux facteurs d’instabilité et de fragilité profondément enracinés.
Durant les deux premières années, l’accent sera mis sur le soutien aux communautés les plus affectées, en tenant compte de la vision définie dans l’accord politique du 3 avril 2024.
Pour assurer le financement de ce plan ambitieux, le gouvernement organisera, avec le soutien technique de la Banque mondiale, une conférence des bailleurs de fonds à Washington DC au premier trimestre 2025. L’objectif sera de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre des projets issus du RCIA.
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