La capitale fut complètement détruite. Les infrastructures scolaires, sanitaires et religieuses n’ont pas été épargnées par ce désastre. C’était une véritable hécatombe.

Cette tragédie a laissé des séquelles profondes dans la vie quotidienne des victimes. De nombreuses personnes sont devenues handicapées, souffrant également de graves traumatismes psychologiques.

Haïti : un projet de reconstruction fantôme

Des projets de reconstruction ont rapidement été élaborés pour envisager l’avenir d’une nouvelle Haïti. Des aides sont venues du monde entier pour secourir les victimes, et des sommes colossales ont été débloquées pour reconstruire le pays, en particulier la ville de Port-au-Prince.

Le 11 août 2011, un plan pour un Port-au-Prince futuriste fut présenté à l’hôtel Karibe. Plus de 40 experts haïtiens – ingénieurs, architectes et urbanistes – travaillant pour le Centre de Recherche en Aménagement et en Développement, avaient travaillé pendant 14 mois sur ce projet évalué à 3,3 milliards de dollars.

En septembre 2010, quelques mois après le séisme, l’État haïtien, dirigé à l’époque par le président René Préval, a sollicité « The Prince’s Foundation », la fondation de l’actuel roi Charles III, pour élaborer un plan de reconstruction de la capitale. Pour ce faire, environ 295 000 dollars ont été débloqués par l’État haïtien, mais ce plan n’a jamais vu le jour.

En mars 2010, lors de la conférence internationale des donateurs baptisée « Vers un nouvel avenir pour Haïti », organisée à New York par l’ONU, une somme de 9,9 milliards de dollars fut récoltée pour l’aide immédiate aux victimes et la reconstruction d’Haïti.

La gestion de ce fonds d’aide a été confiée à la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), coprésidée par l’envoyé spécial des Nations Unies en Haïti, Bill Clinton, et le Premier ministre Jean-Max Bellerive. Cependant, la question demeure : où sont passés ces fonds ? Pour le peuple haïtien, cette énigme reste entière.

15 ans après, une situation toujours critique

Les dégâts causés par le séisme du 12 janvier 2010 restent visibles à travers les ruines et vestiges de bâtiments détruits. Haïti a manqué l’une des plus grandes opportunités de son histoire pour se reconstruire.

À qui la faute ? Aux dirigeants.

Les fonds alloués à la reconstruction et au développement d’Haïti ont été dilapidés par ces derniers, en complicité avec la communauté internationale et la bourgeoisie “comprador”. Le scandale du fonds PetroCaribe en est un exemple édifiant.

Depuis l’arrivée au pouvoir du régime PHTK en 2011, la nation a sombré dans le chaos, aggravé par la montée des gangs armés. Aujourd’hui, ces gangs, fédérés sous des blocs comme le G9 et « Viv Ansanm », terrorisent le pays sous la complicité présumée des politiciens et d’organismes internationaux.

Ces gangs assassinent, kidnappent, blessent et incendient des maisons. Des quartiers entiers ont été vidés de leurs habitants, forçant plus de 700 000 personnes à vivre dans des camps de réfugiés, dans des conditions inhumaines.

En 2024, les violences ont causé la mort de 5 600 personnes selon un rapport de l’ONU. Plus de 2 200 autres ont été blessées, et 1 494 kidnappées par des gangs.

Une crise humanitaire sans précédent

Quinze ans après, Haïti s’enfonce dans une crise humanitaire. Les soins médicaux sont inaccessibles pour les plus vulnérables, les hôpitaux sont pillés et incendiés, tout comme les écoles et les universités. Le pays se retrouve dans une situation critique qui ternit davantage son image à l’échelle mondiale.

Haïti pleure toujours ses morts et lutte pour survivre face à des défis colossaux.

©️ Djouly MOMBRUN