La présidente de la 16e conférence mondiale sur la biodiversité (COP16), Susana Muhamad (au centre), lors de la session de clôture, à Cali, le 1er novembre 2024. CAMILO RODRIGUEZ / REUTERS La présidente de la 16e conférence mondiale sur la biodiversité (COP16), Susana Muhamad, avait promis que la fin de ce rendez-vous serait « palpitante ». La ministre de l’environnement de
La présidente de la 16e conférence mondiale sur la biodiversité (COP16), Susana Muhamad, avait promis que la fin de ce rendez-vous serait « palpitante ». La ministre de l’environnement de Colombie avait en partie vu juste : la dernière ligne droite des négociations aura été marquée par des moments de tensions et d’affrontements, mais aussi par des applaudissements et des cris de joie, témoignant d’avancées significatives.
Cette fin aura surtout été particulièrement abrupte : la séance plénière s’est brutalement interrompue, samedi 2 novembre au matin, après que la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations unies a constaté que le quorum n’était plus atteint. Une partie des représentants de quelque 200 pays avait dû quitter Cali au lendemain de la fin officielle de la conférence. « Je suis le dernier représentant de ma délégation », a lancé le porte-parole du Panama.
Présentée comme la « COP de la mise en œuvre », censée faire en sorte que les promesses des Etats en faveur de la nature se concrétisent sur le terrain, la COP16 s’achève sans décision sur deux des enjeux les plus cruciaux des négociations : ni la question de la mobilisation des ressources financières ni celle du cadre mondial permettant de suivre et d’évaluer les progrès n’ont pu être discutées.
« Si des décisions n’ont pas été adoptées, c’est parce qu’il n’y a toujours pas assez de confiance et de compréhension entre les Etats, a expliqué Susana Muhamad juste après avoir suspendu la COP par un coup de marteau. Mais d’un autre côté, il y avait d’autres décisions très difficiles, sur les aires marines, les ressources génétiques ou les peuples autochtones, et les pays ont réussi à les prendre. » « Cette fin de COP a un goût d’inachevé, regrettait, de son côté, Moumouni Ouedraogo, le représentant du Burkina Faso. Même s’il y a eu des avancées notables, nous partons avec le sentiment de ne pas avoir bouclé notre travail. »
« Nous avons un plan »
Deux ans après l’adoption d’engagements inédits lors de la COP15 de Montréal (Canada) pour lutter contre l’effondrement du vivant, tels que la protection de 30 % des terres et des mers ou la réduction de moitié des risques liés aux pesticides, la COP16 devait permettre d’accélérer les efforts. Depuis Cali, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a rappelé à quel point l’effondrement de la biodiversité constitue une « crise existentielle ».
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