A la Fédération française de gymnastique, une élection pour réorienter une instance déboussolée

A la Fédération française de gymnastique, une élection pour réorienter une instance déboussolée

Des gymnastes françaises en compétition pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, le 10 août 2024, à Paris. LOIC VENANCE / AFP Gymnastique artistique féminine et masculine, gymnastique rythmique, trampoline, aérobic, tumbling, gym acrobatique, teamgym et parkour… Avec neuf disciplines, des plus anciennes aux plus contemporaines, 340 000 licenciés, un budget d’une vingtaine de millions d’euros et un siège

Des gymnastes françaises en compétition pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, le 10 août 2024, à Paris.

Gymnastique artistique féminine et masculine, gymnastique rythmique, trampoline, aérobic, tumbling, gym acrobatique, teamgym et parkour… Avec neuf disciplines, des plus anciennes aux plus contemporaines, 340 000 licenciés, un budget d’une vingtaine de millions d’euros et un siège pimpant et spacieux au cœur de Paris, la Fédération française de gymnastique (FFGym) est, sur le papier, une PME des plus attractives.

Mais à l’heure d’en renouveler la gouvernance, les 22 et 23 novembres, les clubs et comités départementaux – conviés pour la première fois à voter en direct, en vertu de la loi pour la démocratisation du sport de 2022 – se trouvent face à une instance écartelée entre son attachement aux disciplines traditionnelles et l’impérieuse nécessité de s’élargir.

Après les trois mandats présidentiels successifs – le maximum autorisé – de James Blateau, la doyenne des fédérations sportives nationales, fondée en 1873, fait figure de cancre en termes de résultats sportifs et a dernièrement attiré sur elle une publicité des plus négatives.

L’ère Blateau (2013-2024) se solde par une absence totale de médaille lors des trois dernières campagnes olympiques. La 4e place de Samir Aït Saïd aux anneaux et les 6e places du trampoliniste Pierre Gouzou et de l’ensemble de gymnastique rythmique aux Jeux de Paris 2024 ne font pas oublier l’impuissance de l’équipe de gymnastique artistique masculine (GAM) à s’y qualifier. Et la médaille de bronze mondiale par équipe des gymnastes artistiques féminines (GAF) en 2023 n’efface pas leur fiasco olympique parisien : une onzième place sur douze équipes engagées.

La « transition » ou le « renouveau »

Sur le plan national, les approximations de M. Blateau, 68 ans, et du référent éthique national et directeur exécutif de la FFGym, David Vallée, face à la commission d’enquête parlementaire relative aux défaillances de fonctionnement des fédérations sportives, ont valu à la fédération de sévères recadrages par le ministère des sports.

Deux visions s’opposent pour donner une nouvelle orientation à la gouvernance fédérale. D’un côté la « transition » promise par Dominique Mérieux, 63 ans, secrétaire générale de la FFGym depuis 2013. De l’autre, le « renouveau » incarné par Raphaël Lecerf, 46 ans, président du comité régional de gymnastique de Normandie depuis 2017.

Ancienne directrice d’école maternelle « en réseau d’éducation prioritaire », Dominique Mérieux met en avant sa « maîtrise des rouages fédéraux » et son « implantation ». Evoluant à différents étages de la vénérable institution depuis plus de trente ans, cette ancienne gymnaste, puis juge et entraîneuse, ne manque ni d’expérience ni de réseaux. Présidente d’un club de 800 licenciés à Lyon, elle a administré le pôle national d’entraînement de GAM de Lyon, où elle a notamment vu grandir Yann Cucherat – quatre participations aux JO et deux podiums mondiaux –, désormais manageur général de la haute performance à l’Agence nationale du sport.

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Patricia Jolly
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