A la Martinique, nouvelle nuit de tensions, malgré le couvre-feu en place depuis quinze jours

A la Martinique, nouvelle nuit de tensions, malgré le couvre-feu en place depuis quinze jours

Un graffiti « vie chère » à côté de l’épave d’une voiture brûlée au Lamentin, près de Fort-de-France, le 15 octobre 2024. PHILIPPE LOPEZ / AFP De nouvelles violences ont éclaté à la Martinique, dans la nuit de jeudi 24 à vendredi 25 octobre, la préfecture signalant « plusieurs barricades » dans différentes communes de l’île et le braquage d’un camion, quinze jours

Un graffiti « vie chère » à côté de l’épave d’une voiture brûlée au Lamentin, près de Fort-de-France, le 15 octobre 2024.

De nouvelles violences ont éclaté à la Martinique, dans la nuit de jeudi 24 à vendredi 25 octobre, la préfecture signalant « plusieurs barricades » dans différentes communes de l’île et le braquage d’un camion, quinze jours après l’instauration d’un couvre-feu nocturne.

« Cette nuit encore, des délinquants ont continué à vouloir bloquer toute possibilité de circuler dans le Nord-Caraïbes en remontant plusieurs barricades à Saint-Joseph, Case-Pilote et au Carbet, se confrontant violemment à la gendarmerie », écrit dans un communiqué la préfecture de cette île française des Antilles.

« A Fort-de-France, le même type de public a procédé au braquage d’un camion transportant des matériaux de combustible pour tenter d’y mettre le feu au cocktail Molotov aux alentours du port », poursuit la préfecture, annonçant l’interpellation d’une personne.

Un accord sur les prix jugé insuffisant

Lundi, le couvre-feu, en vigueur depuis le 10 octobre sur l’ensemble du territoire, a été prolongé, de minuit à 5 heures, ce jusqu’au 28 octobre. La tension n’est pas retombée dans ce territoire insulaire d’environ 350 000 habitants, malgré l’accord signé la semaine dernière entre les services de l’Etat, les élus locaux et les acteurs économiques pour faire baisser les prix de milliers de produits alimentaires de « 20 % en moyenne ».

Un accord jugé insuffisant par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le mouvement à l’origine de la mobilisation lancée début septembre.

Vendredi matin, à Paris, le président de la collectivité territoriale de la Martinique (CTM), Serge Letchimy, a rencontré le premier ministre, Michel Barnier. M. Letchimy « a eu confirmation de Michel Barnier que l’Etat met tout en œuvre pour la mise en application du protocole et de la baisse des prix au 1er janvier 2025 », s’est félicitée la CTM dans un communiqué diffusé après la rencontre à Matignon. Le président de la CTM a également plaidé pour « un projet de loi d’orientation qui impulse un nouveau modèle de l’économie de la Martinique ».

Face aux violences urbaines, Serge Letchimy a, en outre, demandé le déblocage par l’Etat d’une « enveloppe exceptionnelle pouvant aller jusqu’à 100 millions d’euros » pour venir en aide aux « entreprises sinistrées ».

Jeudi, la préfecture de la Martinique a réuni des acteurs économiques venus témoigner « de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les TPE [très petites entreprises] martiniquaises consécutivement à ces actes de délinquance et à l’arrêt des activités de loisir et de tourisme », selon son communiqué.

Le Monde avec AFP

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