A la Martinique, retour au calme après « un déferlement inédit de violences »

A la Martinique, retour au calme après « un déferlement inédit de violences »

Un convoi de camions contre la vie chère tente d’entrer dans le centre-ville de Fort-de-France, à la Martinique, le 24 septembre 2024. ED JONES / AFP Barbancourt le rhum des connaisseurs Le préfet de la Martinique a assuré, mardi 24 septembre, que l’ordre avait été « rétabli » dans l’île des Caraïbes, après « un déferlement inédit de violences » en marge

Un convoi de camions contre la vie chère tente d’entrer dans le centre-ville de Fort-de-France, à la Martinique, le 24 septembre 2024.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

barbancourt

Le préfet de la Martinique a assuré, mardi 24 septembre, que l’ordre avait été « rétabli » dans l’île des Caraïbes, après « un déferlement inédit de violences » en marge d’une mobilisation contre la vie chère. « La situation sécuritaire [à la] Martinique est tout à fait rétablie. Les deux dernières nuits ont été calmes », a ainsi déclaré Jean-Christophe Bouvier lors d’une conférence de presse, signalant un seul barrage installé dans la nuit de lundi à mardi et « immédiatement levé » par les forces de l’ordre.

Quelques heures après ce point presse, un homme a été interpellé à l’entrée du centre-ville de Fort-de-France et placé en garde à vue, a rapporté une source policière à l’Agence France-Presse (AFP). Des gaz lacrymogènes ont également été tirés.

fkremas

Un important dispositif de forces de l’ordre avait été déployé mardi matin près de la préfecture, avec des camions de gendarmes et des barrières antiémeutes pour empêcher un convoi de camions contre la vie chère d’entrer dans le centre du chef-lieu de la Martinique. Vers 14 h 30, heure locale (20 h 30 à Paris), les chauffeurs routiers s’étaient dispersés dans un concert de klaxons, mais sans désordre, et vers 17 heures, heure locale (23 heures à Paris), les forces de l’ordre avaient levé le dispositif, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Trente-quatre personnes interpellées

« Je m’interroge sur l’importance des moyens déployés pour le maintien de l’ordre public, face à une manifestation pour le moins habituelle, en soutien à la mobilisation contre la vie chère », a écrit, dans un communiqué Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France, assurant ne pas avoir été informé du filtrage de « la plupart des accès au centre-ville ». « Il n’est pas certain que toutes les routes de Fort-de-France du centre-ville soient capables de supporter ces poids », certains camions dépassant les 40 tonnes, s’était défendu un peu plus tôt le préfet.

En marge du mouvement contre la vie chère lancé début septembre, des violences urbaines ont touché l’île. Un couvre-feu partiel, instauré le 18 septembre dans certains quartiers de Fort-de-France et de la commune limitrophe du Lamentin, a été prolongé lundi jusqu’à jeudi matin et a été élargi au quartier de Sainte-Thérèse, épicentre des violences.

La prolongation du couvre-feu doit également permettre aux forces de l’ordre « de faire les interpellations nécessaires » des individus recherchés, a précisé le préfet. « Depuis le début de la crise, ce sont trente-trois individus qui ont été interpellés », a déclaré M. Bouvier, avant une nouvelle interpellation mardi rapportée par une source policière. Le préfet a évoqué quarante-quatre véhicules brûlés en quelques jours, cinquante-neuf commerces vandalisés et onze policiers et gendarmes blessés. Trois civils ont aussi été blessés, dont un par balle.

« On a tiré sur une voiture de police, à trois mètres de celle-ci, la balle a frôlé la tête du conducteur. Nous avons, par miracle, évité un drame absolu », a affirmé le préfet. « C’est à une véritable stratégie du chaos que nous avons assistée et à un déferlement inédit de violences », a-t-il souligné, justifiant l’arrivée de renforts de forces de l’ordre afin de « saturer le territoire ».

Par ailleurs, le préfet a réitéré sa volonté d’organiser une nouvelle table ronde sur la question de la vie chère pour « continuer le travail initié depuis trois semaines avec l’ensemble des parties prenantes » sur des sujets qui intéressent « en priorité les Martiniquais ».

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Laisser un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un *