Devant l’usine Sanofi de Lisieux, en octobre 2024. LOU BENOIST / AFP Après le rachat américain de sa filiale productrice, notamment, du Doliprane, le géant pharmaceutique Sanofi cherche toujours à rassurer sur le maintien de sa présence en France, et convaincre de ses capacités d’innovation. « Nous continuerons à produire massivement en France. Nous produisons 30 %
Après le rachat américain de sa filiale productrice, notamment, du Doliprane, le géant pharmaceutique Sanofi cherche toujours à rassurer sur le maintien de sa présence en France, et convaincre de ses capacités d’innovation. « Nous continuerons à produire massivement en France. Nous produisons 30 % de nos volumes globaux en France, nous allons maintenir ce pourcentage », a martelé Charles Wolf, directeur général de Sanofi France, vendredi 15 novembre à Lyon, lors d’une journée de communication soigneusement préparée.
A l’occasion de l’anniversaire des 40 ans de l’implantation de son site de Gerland, le groupe a annoncé un investissement de 40 millions d’euros, destiné à deux nouvelles plateformes de bioproduction. La première concerne la Thymoglobuline. En 2023, le site de Gerland a produit 1,4 million de flacons de cet anticorps polyclonal, utilisé pour lutter contre le rejet des greffes d’organe, contre 140 il y a dix ans. Au total, 70 000 patients de 74 pays différents ont bénéficié l’année dernière de ce produit exporté de Lyon. Le projet de modernisation de cette plateforme vise à augmenter la capacité de production, grâce à de nouveaux procédés.
La seconde plateforme financée par cet investissement doit produire un nouvel anticorps monoclonal de traitement du diabète de type 1 au stade préclinique et clinique, ce qui peut concerner 200 000 patients en France, et faire du site de Gerland l’unique producteur de ce médicament récemment mis au point.
Une perspective anticipée
La présentation de cet investissement fournit à Sanofi l’occasion de rappeler sa décision stratégique, prise en 2019, de privilégier le développement de produits de haute technologie et à haut rendement. « Sanofi a fait le choix de l’innovation, en développant des molécules pour des solutions nouvelles, l’empreinte historique de la France dans cette trajectoire est renforcée », explique Béatrice Corpet, directrice du site de Gerland. Une façon de dire que l’épisode du Doliprane s’inscrit dans une perspective anticipée.
« Le Doliprane sera toujours en pharmacie, 97 % des volumes seront toujours fabriqués dans les usines en France. Cela fait des années que l’on se prépare à la séparation de la production grand public. Nous avons besoin de nous focaliser sur l’innovation. Le site de Lyon est un marqueur parfait de notre stratégie », ajoute Charles Wolf.
Les responsables français du groupe pharmaceutique affirment que Sanofi est devenu « le premier investisseur en recherche et développement en France », en revendiquant un investissement global de 2,5 milliards d’euros en innovation depuis la période du Covid-19, en 2020. Le groupe ne communique pas, en revanche, le montant de l’aide publique perçue pour la modernisation de ses plateformes, ni sur les 14 millions versés par France 2030 en 2024 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais il précise qu’il reste « le premier employeur industriel de la région Auvergne-Rhône-Alpes », avec 5 000 collaborateurs principalement répartis sur trois sites majeurs, à Lyon, à Marcy-l’Etoile, et au sein de l’usine de Neuville-sur-Saône, récemment visitée par le président de la République.
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