Les lycéens ont créé une situation de tension, ce jeudi, dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Des tronçons de route bloqués par des débris ou de grosses pierres, des pneus enflammés érigés un peu partout sur les chaussées, la circulation des véhicules était complètement paralysée.
Le ministère de l’éducation nationale semble minimiser le mouvement de ces écoliers, pour la plus part des jeunes, qui ont nouvelle fois foulé le macadam pour exiger la présence des professeurs dans les salles de classe. Ces lycéens en uniforme, certains le visage caché ont fait la sourde oreille au cri d’alarme lancé par Pierre Josué Agénor Cadet leur demandant de cesser les attaques contre les élèves des écoles privées, des institutions ou d’autres symboles clés de la République.
Sac au dos rempli de pierres, ces lycéens ont attaqué plusieurs établissements privés. Ils ont brûlé des pneus à Turgeau et à Bois verna, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser. Toutefois, un petit groupe a pris la direction de Lalue pour tenter de perturber les cours dans les écoles privées. Ils ont recommencé à lancer des pierres en direction de toutes les écoles se trouvant sur leur passage.
Cependant, des écoliers du Collège Blaise Pascal, qui ne voulaient se laisser faire, ont riposté par des jets de pierres. Un lycéen a été blessé. Pour mettre fin à cet affrontement, la police a encore fait usage de gaz lacrymogène. Deux lycéens en possession d’une pierre ont été appréhendés et conduits au commissariat de Port-au-Prince.
Parallèlement, la police a tué dans l’œuf le rassemblement des étudiants de la faculté de droit et des sciences économiques ce jeudi. Ces étudiants voulaient se rendre à la résidence du bâtonnier de Port-au-Prince Me Dorval, où il a été assassiné le 28 août dernier.
Gazés par la police, ces étudiants ont abandonné sur le lieu du rassemblement la gerbe de fleurs qu’ils voulaient déposer devant la résidence de leur imminent professeur. Ces protestataires en colère ont riposté par des jets de pierres, blessant ainsi un agent du CIMO au niveau du Champs-de-Mars. Après cette journée mouvementée, les écoliers et étudiants sont rentrés chez-eux. Ils se donnent rendez-vous ce vendredi pour une nouvelle journée de mobilisation.