L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) est consternée de constater la résurgence de comportements et attitudes intolérantes d’une autre époque, d’instances de sécurité par rapport au libre exercice de la profession de journaliste.
Le lundi 20 août 2018, des agents de sécurité du Parlement ont offert à la nation le spectacle navrant d’une agression de journalistes venant couvrir les débuts de l’enquête autour de l’attaque qu’aurait subi la Chambre des Députés dans les premières heures de la même journée.
Ces incidents sont survenus dans un climat de tension entre des agents de la Direction de la Police Judiciaire (DCPJ) venus sur place pour les besoins de l’investigation policière et des membres du corps de sécurité du Parlement. Les confrères couvraient cette situation, quand un individu, membre du corp sécurité du Parlement a bondi et a giflés le cameraman Sinéus Franck de Télé Pacific, tandis que Bob Sleam Fontilus, cameraman de Télé Ginen, a eu son appareil abimé par le même agent qui voulait empêcher toute documentation de la scène qui se déroulait.
Heureusement que d’autres confrères d’autres médias présents aient pu immortaliser la scène, ce qui permet d’identifier clairement l’agresseur en question.
L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) invite les journalistes victimes à porter plainte contre cet agent de sécurité.
Cette semaine également des journalistes ont reçu des menaces de mort et ont dû se mettre à couvert après la publication de reportages sur la situation qui prévaut au parlement haitien.
L’ANMH exige du Parlement de prendre les dispositions pour dénoncer cet acte arbitraire contre la presse et son droit d’informer le pays en toute liberté.
L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) invite le pays à la réflexion sur l’opportunité pour les institutions publiques d’avoir des corps de sécurité fermés à toute pédagogie sur les valeurs démocratiques et républicaines.
L’ANMH tient à apporter sa solidarité à tous les journalistes et travailleurs de la presse victimes physiquement ou moralement et à tous ceux qui reçoivent des menaces de mort ces derniers temps.
L’ANMH invite, une fois de plus la corporation, à ne pas se laisser intimider en exerçant sa prérogative constitutionnelle d’informer la population, chaque fois avec un professionnalisme sans reproche.
Port-Au-Prince le 23 août 2018
Frantz Duval
Président
ANMH